Avertis par des riverains de l'église Saint-Pierre de Romilly-la-Puthenaye peu avant 6 heures, plus de quarante sapeurs-pompiers de trois compagnies différentes sont rapidement arrivés sur place mais il était déjà trop tard. «Comme à Notre-Dame de Paris il y a deux ans, le feu s'était propagé dans le clocher qui s'est ensuite écrasé sur la voie publique», décrit Jean-Bernard Juin.
Si le feu est désormais maîtrisé, les dégâts sont conséquents à l'intérieur de cet édifice du XVIe siècle. «L'autel, les bancs, le retable, les poutres... Tout a été brûlé», indique encore le maire sans étiquette de cette commune située à 20 kilomètres d'Évreux. Seul le calice de la sacristie a pu être sauvé des flammes.
Une enquête va être ouverte lundi pour déterminer les origines de l'incendie. Pour l'heure, la piste criminelle n'est pas privilégiée. «Mais je me méfie, on entend tellement de choses aujourd'hui...», poursuit Jean-Bernard Juin qui évoque aussi la possibilité d'un «cierge mal éteint» ou «d'un court-circuit». Toujours d'après cet agriculteur à la retraite, l'église n'était pas en mauvais état. Il y a deux ans, après une tempête, le coq et la croix du clocher avaient déjà été rénovés.
1 million d'euros de dégâts
Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer et élu de l'Eure, a promis qu'il ferait «tout pour qu'une reconstruction soit possible». «Une enveloppe de 100.000€ va être ouverte en urgence pour mettre l'édifice en sécurité et sauver tout ce qui peut l'être dans l'optique de la reconstruction » a de son côté précisé Pascal Lehongre, président du conseil départemental de l'Eure, à nos confrères de France 3.
De quoi soulager Jean-Bernard Juin et ses 320 administrés. «Rien que pour la mettre en sécurité, il faudrait débourser 10.000 ou 15.000 euros. Nous n'avons pas les moyens», confie-t-il encore. D'après les estimations de France Bleu, il y en aurait pour près d'un million d'euros de dégâts.
D'ores-et-déjà, comme pour Notre- Dame de Paris, la mobilisation s'organise pour mettre en sécurité ce qui a été épargné par cet incendie et pour préparer la reconstruction de cette église...
La Fondation du Patrimoine a ouvert une cagnotte en ligne sous le lien suivant:
https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/eglise-saint-Pierre-de-romilly-la-puthenaye
D'après France Bleu Normandie, plusieurs oeuvres d'art ont disparu dans les flammes: des tableaux, une statue de la Vierge, le retable. Les pompiers n'ont pu que sauver une statuette en terre cuite du XVe siècle et les tableaux présents dans la sacristie. Le feu serait parti du clocher qui disposait d'une sonnerie électrifiée: il aurait couvert 4 à 5 heures durant avant d'avoir la capacité de tout embraser...
https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/eure-une-eglise-du-xvie-siecle-ravagee-par-un-incendie-a-romilly-la-puthenay-1618648808
Voir aussi sous ce lien, le diagnostic du désastre réalisé par l'architecte des bâtiments de France:
https://actu.fr/normandie/romilly-la-puthenaye_27492/dans-l-eure-100-000-debloques-pour-mettre-l-edifice-en-securite-l-eglise-incendiee_41139523.html
Commentaire de Florestan:
Ce nouveau désastre dont on ne connaît évidemment pas l'origine (une enquête est ouverte) pose, à nouveau, la question de l'entretien régulier mais aussi de la prévention et de la sécurité incendie dans les monuments historiques et, notamment, les églises: on l'a vu avec deux cathédrales qui ont flambé récemment (n'oublions pas aussi la cathédrale Saints-Pierre- et- Paul de Nantes) sachant que ce risque pèse tout particulièrement sur les petites églises rurales qui sont trop souvent fermées et rarement visitées...
Cet incendie est dramatique car depuis plusieurs mois nous avons constaté une prise de conscience des élus des communes nouvelles et intercommunalités de la ruralité normande pour prendre en charge l'entretien et la restauration de ce patrimoine religieux qui est, souvent, le seul patrimoine qualitatif de la commune...
Il faut donc pour cette église une reconstruction exemplaire qui puisse être aussi l'occasion de créer des oeuvres contemporaines (vitraux, statue...) remplaçant celles qui ont disparu:
Une autre tradition normande celle-là qui remonte aux années 1950, après les bombes et les incendies de la Libération!