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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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5 juin 2014

Cérémonies du 70ème anniversaire du Débarquement: avez-vous votre AUSWEISS ?

A l'instar de la colère de la population brésilienne à la veille de l'organisation de la coupe du Monde de football, les populations normandes directement concernées par l'organisation des cérémonies du 70ème anniversaire du Débarquement sont quelque peu agacées par l'ampleur du dispositif policier, de sécurité et par la mise en place d'une véritable zone interdite littorale toute la journée du 6 juin 2014 entre Isigny à l'Ouest et Ouistreham à l'Est avec le périphérique de Caen fermé au Nord et à l'Ouest quasiment toute la journée, avec des routes interdites à la circulation dans la "ZCR" (pour Zone de Circulation Régulée) et des écoles qui restent ouvertes et des entreprises qui doivent continuer de travailler car le préfet de région de Basse-Normandie n'a pas cru bon octroyer un jour férié en Normandie pour commémorer la mémoire des victimes civiles normandes et les héros libérateurs du 6 juin 1944.

La réponse de la préfecture du Calvados est plutôt consternante quand elle rappelle qu'il fallait veiller à l'accueil et à la circulation de 28000 invités avec plus de... 6000 militaires ou policiers. Faut-il, par exemple, casser les oreilles des Caennais ou des habitants de Bénouville avec de gros hélicoptères militaires en station quasi permanente? Fallait-il interdire toute sortie en mer pour les pêcheurs entre Isigny et Ouistreham? Au risque de rappeler les mauvais souvenirs de la zone interdite littorale de l'occupant nazi chassé de la terre normande par les héros de l'opération Overlord il y a 70 ans: les crânes d'oeuf de la préfecture du Calvados ne savent, visiblement pas ce qu'un symbole peut signifier !


Commémorations du 70e anniversaire du D-Day: la galère des riverains 

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/06/04/01016-20140604ARTFIG00215-commemorations-du-70e-anniversaire-du-d-day-la-galere-des-riverains.php 

    • Publié le 04/06/2014 à 14:48
Des véhicules de la Seconde Guerre mondiale dans les rues de Vierville, près d'Omaha Beach, mercredi.

 

La zone de circulation régulée, destinée à « acheminer à temps et dans de bonnes conditions 28.000 invités », concerne 145 communes qui s'étendent de Ouistreham au département de la Manche. Un « chamboulement » qui met les entreprises et les salariés sur les dents.

Si les commémorations du 70e anniversaire du D-Day soulèvent l'enthousiasme de toute une région, elles font aussi monter la grogne de nombreux riverains. Le dispositif de circulation très restreinte prévu pour le 6 juin dans tout le département entrave les déplacements des travailleurs, malgré la mise en place de laissez-passer pour eux et pour les résidents. « C'est bien beau les hommages et les frais au gratin mais pas au détriment du boulot des gens qui ne peuvent pas se permettre de chômer en ces temps de crise », rage Henri, entrepreneur de la région.

La ZCR (zone de circulation régulée) concerne 145 communes qui s'étendent d'Ouistreham au département de la Manche. Un périmètre dans lequel certains axes seront totalement fermés de 6 heures à 18 heures, 14h30 pour d'autres. Comme la N13 et la 4 voies Caen-Ouistreham ou encore le périphérique nord, entre la porte de Bretagne et la porte de Paris, qui sera fermé dans les deux sens. Quant aux aéroports de Carpiquet et de Deauville, ils seront fermés à tout vol commercial. Camions de plus 7,5 tonnes, engins agricoles mais aussi bateaux au large des sites choisis sont également interdits de séjour dans le Calvados le jour J. Enfin, les transports en commun seront maintenus mais « forcément impactés », concède la préfecture du Calvados, à Caen. Idem pour les transports scolaires dont «des perturbations sont à prévoir». La gare routière de Caen, elle, sera même déplacée.

5500 gendarmes, 2000 policiers et 500 militaires

« Démesuré » pour certains, le dispositif a un objectif: « acheminer à temps et dans de bonnes conditions 28.000 invités », rappelle le sous-préfet de Bayeux, Benoît Lemaire, en charge de ce dispositif. Outre les questions de sécurité liées à la présence de nombreux chefs d'État et personnalités, les autorités veulent surtout éviter un accident de la route qui compliquerait très vite la circulation. Les événements vont mobiliser pas moins de 5500 gendarmes, 2000 policiers et 500 militaires, indique la préfecture.

Le « chamboulement » met les entreprises et les salariés sur les dents, témoigne Christian, commercial dans la région. « Leurs impératifs ne s'arrêtent pas avec les cérémonies, peste-t-il. Le chiffre d'affaires d'une journée, les rendez-vous avec la clientèle, ça compte pour tout le mois! » Pour Chantal, dans l'entreprise familiale de livraison de fioul, « c'est la galère! ». Le transport des produits dangereux est particulièrement proscrit par le dispositif. Toutes les livraisons du 6 juin ont donc été « gelées ». Benjamin, lui, a pu s'organiser: il fera du télétravail ce jour-là. Informaticien, il habite près de Caen mais travaille à Saint-Lô, à une soixantaine de kilomètres. « Pour moi, c'est un moindre mal, dit-il, mais c'est un vrai souci pour beaucoup d'autres qui ne peuvent pas avoir cette souplesse. Il faut se dire que c'est un dispositif exceptionnel, qui apportera peut-être un bénéfice à terme pour l'image de la région », positive-t-il.

Lire aussi:

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/06/05/01016-20140605ARTFIG00101-70e-anniversaire-du-d-day-les-normands-se-sentent-exclus-de-la-fete.php

70e anniversaire du D-Day : les Normands se sentent exclus de la fête
Les Normands ne sont pas conviés aux cérémonies officielles.

 

REPORTAGE - Le préfet de Basse-Normandie a clairement déconseillé aux habitants de venir assister aux cérémonies officielles du 70e anniversaire du débarquement.

Envoyée spéciale

«C'est marrant, j'ai l'impression de vivre en zone occupée, alors qu'ils étaient nos libérateurs. Partout dans les rues il y a des soldats. Devant l'école de ma fille, il y a même un campement d'Anglais», sourit Cécile, jeune trentenaire normande. Impossible en effet de se promener dans les rues de Caen ce jeudi sans croiser un escadron militaire, une jeep, ou qu'un soldat américain ou britannique vous salue d'un «hello» retentissant. Une atmosphère curieuse qui amuserait les habitants si elle n'était pas accompagnée d'une foule de désagréments. Pour les habitants de Caen, Ouistreham et alentours, les commémorations du 70e anniversaire du débarquement sont plutôt synonymes de galère. Avant l'arrivée des convois officiels, les routes sont déjà surchargées dans les zones où la circulation est autorisée. Vendredi, les embouteillages promettent d'être mémorables: le convoi de Barack Obama et de ses collaborateurs occupe à lui seul trois kilomètres de route.

«Comme si on faisait une grande fête chez vous sans vous inviter»

Un habitant de Ouistreham

Mais il y a plus que la galère, que les Normands réputés flegmatiques et taiseux comme leurs voisins d'en face Britanniques prennent avec philosophie. Il y a le sentiment d'être exclus. «C'est comme si on faisait une grand fête chez vous sans vous inviter», résume Jérôme, sous le soleil, devant l'église de Ouistreham. Très peu sont en effet conviés aux cérémonies officielles, et le préfet de Basse-Normandie leur a carrément déconseillé d'y venir. Pour ceux qui tenteraient quand même d'y assister, la préfecture a distribué des dépliants informatifs. Il y est notamment indiqué de «prendre un bon petit déjeuner, car manger un sandwich dans un cimetière ne sera pas apprécié», raconte Yvette, bientôt 70 ans et autant de temps passé en Normandie. «Ils nous prennent pour des rustres? Qui va s'imaginer ramener son sandwich au camembert pendant une commémoration?» Patrick se souvient que les cérémonies du 40e anniversaire du débarquement étaient elles nettement plus populaires. «La foule défilait dans les rues de Caen, même la reine était venue à la rencontre de la population.» S'ils ne sont pas conviés à la fête, il convient de rappeler que les habitants ne sont pas complètement oubliés. François Hollande doit prononcer vendredi matin à Caen un discours pour rendre hommage aux 20.000 victimes civiles normandes, mortes lors des batailles qui ont suivi le débarquement. C'est la première fois qu'un hommage aussi explicite leur est rendu lors d'une commémoration.


 

Commentaire de Florestan:

Beaucoup de Caennais et de Normands resteront chez eux le 6 juin 2014 parce qu'ils n'ont pas eu le temps, ni l'envie ou les moyens d'aller à la mairie ou la préfecture à des horaires parfois peu adaptés un "ausweiss" pour circuler dans ladite ZCR. Ne parlons même pas des précieuses invitations pour assister aux cérémonies qui sont distribuées aux amis des amis de Monsieur le Maire ou de Madame la députée: cet entre soi aussi ridicule que mesquin en vient même à décourager les héros encore les héros survivants. Ainsi, cet ancien du commando Kieffer qui a débarqué à Ouistreham témoigne pudiquement de son amertume:


 

http://www.ouest-france.fr/70e-d-day-le-6-juin-1944-le-commando-kieffer-foncait-sous-les-balles-2595618

70e D-Day. Le 6 juin 1944, le commando Kieffer fonçait sous les balles

Ancien commando Kieffer, dont il est l'unique survivant originaire des Côtes-d'Armor, le Pleubiannais raconte le Débarquement, tel qu'il l'a vécu, à Sword Beach.

Témoignage

Il y a 70 ans, les 177 commandos Kieffer étaient les seuls Français à participer au Débarquement, le 6 juin, sur la plage de Ouistreham, nommée, pour l'opération Overlord du D-Day, Sword beach. « Quand on a 20 ans et que son pays est occupé, on veut se battre, tout simplement », explique Yves Meudal, Pleubiannais de 91 ans aujourd'hui.Marin novice depuis l'âge de 14 ans, il profite d'une escale de son cargo à Dakar, en 1942, pour embarquer sur un autre navire et rejoindre l'Angleterre. Dans les Forces françaises libres, il est volontaire pour les commandos mis sur pied par Philippe Kieffer, capitaine de corvette alsacien.

« Nous étions quatre des Côtes-du-Nord, comme l'on disait à l'époque. Il y avait avec moi Yves Quintric, un autre Pleubiannais, lui aussi marin de commerce et qui avait rejoint Londres par l'Amérique et le Canada. Nous avons été surpris de nous retrouver. Lui, avait le matricule 58 et moi le 59, se souvient le vétéran. Il y avait aussi Yves Guillou, de Ploubazlanec, qui a vécu aussi neuf ans à Pleubian avant son décès, et Robert Le Rigoleur, de Châtelaudren. Malheureusement je suis le dernier survivant. »

Le Jour J

L'entraînement en Écosse était très dur, beaucoup renonçaient. « Nous étions consignés à Southampton depuis huit jours. On se doutait bien que le moment tant attendu arriverait, mais nos officiers nous avaient juste informés qu'il allait y avoir de la casse et que beaucoup ne reviendraient pas, se souvient Yves Meudal. Nos cartes étaient muettes. Pas une indication de nom de lieu. On savait juste qu'il nous fallait rejoindre les ruines d'une ancienne colonie de vacances, pour nous abriter. Nous étions avec des commandos britanniques, sous haut commandement anglais. Il y avait aussi des Polonais, des Belges et même des Allemands qui combattaient le nazisme. »Le 6 juin, à 6 h 45, il sautait des barges, redécouvrant la France : « Mais pas le temps de regarder le paysage ! Bien que surpris, les Allemands tiraient de partout et la plage était minée. On nous avait appris qu'il fallait suivre le fil blanc déroulé par les démineurs, mais on n'a pas eu le temps d'attendre. Sous les balles, on a foncé, traversé les 400 m de sable à découvert et on s'est regroupé dans la ruine prévue. Sauf cinq ou six camarades déjà tués sur la plage. Puis, durant 3 heures de combats acharnés, nous avons nettoyé Ouistreham, dont le casino, pris à 9 h 30, grâce à l'aide d'un char Sherman réquisitionné par le commandant Kieffer. »Dans l'après-midi, les hommes du commando rejoignaient les rives de l'Orne, et le célèbre pont de Bénouville, Pegasus bridge, tenu depuis la nuit par les Royal marines, aéroportés en planeurs. Au soir de cette journée, dix commandos avaient été tués et 31 blessés, dont le commandant Kieffer.

Les premiers Français

« À Ouistreham tout le monde se terrait et il fallait se méfier des snipers. Pas le temps de discuter. Ce n'est que le soir, à Amfreville, que nous avons pu souffler un peu. » Les Français qui les voyaient n'en croyaient pas leurs yeux. « Des Anglais ou des Américains, oui. Mais des Français qui débarquent, on n'aurait jamais cru ! », leur disaient-ils.

Ce n'est qu'en 2004 que la France a marqué sa reconnaissance à ces héros oubliés, en décernant la Légion d'honneur aux commandos encore en vie. Cette année, pour le 70e anniversaire, Yves Meudal ne sera pas à Ouistreham comme les autres fois. « Tout était réservé pour les officiels. Il n'y avait pas de place pour nous. On n'a jamais beaucoup compté », regrette-t-il, un peu amer, mais la mémoire emplie encore de tous ses souvenirs.

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Commentaires
M
Ces contrôles seront étendus au Pays d'Auge. Angela Merkel et Vladimir Poutine atterriront demain matin à Saint-Gatien, puis se rendront à Deauville à l'Hotel Normandie pour un tête à tête qui sera à ne pas en douter l'occasion pour la chancelière de passer une avoinée à Poutine. Cela se fera sans interprêtes ni journalistes, donc en secret, les deux parlent le russe et l'allemand. Madame Merkel a grandi en Allemagne de l'Est où l'apprentissage du russe était obligatoire et monsieur Poutine y a fait ses études et fit obligé d'apprendre l'allemand.<br /> <br /> <br /> <br /> Après la remontée de bretelles, les deux dirigeants et leurs délégations se rendront par la route à Ouistreham. Il faut s'attendre à deux convois sécurisés roulant à grande vitesse et fermeture des voies pour les usagers normaux.
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