En Normandie, la mémoire de la Seconde Guerre Mondiale demeure un enjeu important

Deux articles repérés dans les éditions récentes de Ouest-France démontrent que la Mémoire de la Seconde Guerre Mondiale demeure un enjeu important:

https://www.ouest-france.fr/normandie/caen-14000/deux-associations-memorielles-normandes-fusionnent-5edd7c80-d29d-11eb-b052-a93f14047a18

Deux associations mémorielles normandes fusionnent

Mémoire de la Résistance normande (MRN) et l’Association des déportés et internés, résistants et politiques et familles de disparus du Calvados, Souvenir et jeunesse (ADIRPFD/SJ), ne font plus qu’un. Mémoires de la Résistance et de la Déportation normandes est née de la volonté d’être un interlocuteur incontournable pour les collectivités normandes.

Lors d’une assemblée générale extraordinaire, samedi, les deux associations mémorielles, Mémoire de la Résistance normande (MRN) et Association des déportés et internés, résistants et politiques et familles de disparus du Calvados, Souvenir et jeunesse (ADIRPFD/SJ), ont fusionné en une seule structure. Elle s’appelle Mémoires de la Résistance et de la Déportation normandes (MRDN).

Ce rapprochement a commencé il y a environ cinq ans, à travers des discussions et des cérémonies communes sur des lieux de mémoire. « C’est presque naturel. Cela devait avoir lieu en 2020 mais le Covid est passé par là. Nous-mêmes sommes l’émanation des Combattants volontaires de la Résistance (1952) et de la compagnie Fred Scamaroni (1965). Nous nous sentons les héritiers et les dépositaires de ce qu’ont fait tous nos prédécesseurs depuis Michel de Boüard, Jacques et Michel Vico, insiste Gérard Fournier, président de MRN. Nous avons des objectifs communs, tant sur les aspects cérémoniaux que sur la volonté de recherches, de collecte et de sécurisation d’archives privées vers les archives départementales, la transmission par le biais de conférences, publications, pose de stèles ou de pupitres explicatifs dans l’espace public, du Concours national de la Résistance et de la Déportation avec l’Éducation nationale. »

Les membres ont voté à l’unanimité les nouveaux statuts respectant les équilibres et fixant clairement les objectifs.

« Interlocuteur
incontournable »

Le nouveau conseil d’administration comprend quinze membres. « C’est bien une fusion et non une absorption. Nous pensons gagner en efficacité et visibilité par la mutualisation de nos moyens humains, nos compétences, nos avoirs et nos biens. Nous allons compter 182 adhérents. Nous aurons ainsi cinq porte-drapeaux et un nouveau logo mentionnant bien la Déportation », poursuit Jean-Pierre Hébert, président de l’ADIRPFD/SJ.

Pour les deux présidents, la nouvelle structure « doit être un interlocuteur incontournable pour les collectivités dans l’entretien de cette mémoire, dans une totale dimension régionale ».

Elle s’inscrit déjà dans des projets à court et à moyen terme. « Depuis 1947, nous honorons, le 4 juillet, les victimes du maquis de Saint-Clair, à Donnay, en Suisse normande, et le 9 juillet, la libération des deux rives de Caen. Nous avons un site internet que nous devons réactualiser et préciser, rappelle Gérard Fournier. À Argentan, nous travaillons sur un circuit mémoriel. Un projet est à l’étude au Château des Ducs, à Alençon, lieu d’internement de résistants de l’Orne. »

Un autre dossier est toujours d’actualité, celui de la mémoire des fusillés de la maison d’arrêt de Caen, le 6 juin 1944. « C’est un dossier auquel nous sommes très attachés et attentifs », poursuit Jean-Pierre Hébert.

Contact : 06 40 40 63 78.

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 https://www.ouest-france.fr/normandie/saint-lo-50000/manche-a-saint-lo-les-opposants-au-projet-d-day-ne-lachent-pas-b763f7a0-ceb3-11eb-b4ff-0d8695c0f225

Manche. À Saint-Lô, les opposants au projet D-Day ne lâchent pas

Présent au pied du monument qui rend hommage aux victimes civiles de la Seconde Guerre mondiale à Saint-Lô (Manche), un groupe d’opposant a de nouveau fait entendre sa voix contre le projet mémoriel Hommage aux héros, surnommé « D-Day Land ».

Les averses n’auront pas eu raison de leur détermination. Mercredi 16 juin 2021, une petite dizaine d’opposants au projet Hommage au héros, qu’ils surnomment pour leur part D-Day Land, ont manifesté au rond-point du 6 juin à Saint-Lô, dans la Manche. Un lieu hautement symbolique, au pied du monument hommage aux civils morts pendant la Seconde Guerre mondiale.

« La guerre n’est pas un spectacle »

« La guerre n’est pas un spectacle, fulmine Maxi Krause, porte-voix de la délégation du jour et membre du comité citoyen de Ver-sur-Mer (Calvados) opposé au projet. C’est aussi pour cela que nous sommes là aujourd’hui. Saint-Lô a quasiment été rasée pendant la Seconde Guerre mondiale et il ne faut pas oublier toutes les victimes civiles de ce conflit. Cette histoire n’est pas totalement cicatrisée dans la Manche. »

Samedi 19 juin 2021, pour continuer à faire entendre leur opposition, ils étaient présents sur le rond-point de la D514, dans le Calvados, qui mène au cimetière américain de Colleville-sur-Mer.

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Commentaire de Florestan:

La confusion demeure encore et toujours sur ce projet mal nommé et mal défini par les bonnes âmes qui continuent à s'y opposer.

Rappelons les faits:

1) Le projet s'appelle officiellement d'un nom provisoire: "hommage aux héros". L'appelation fallacieuse "DDay Land" a été forgée par des journalistes mal intentionnés.

2) Le projet ne sera pas non plus un "Puy-du-Fou" dédié au débarquement mais une mise en scène unique sur un sujet précis: rendre hommage au courage et à l'esprit de sacrifice pour la Liberté des soldats alliés, des résistants et des populations civiles normandes durant l'été 1944 au plus près de la vérité historique de ces événements. Le projet est piloté par un conseil scientifique d'historiens sous l'autorité du Mémorial de Caen.

3) Le projet sera installé non pas sur les sites historiques des plages du Débarquement et encore moins près d'un cimetière militaire mais à Carentan sur un terrain où se trouve déjà une structure déjà dédié à la mémoire des faits d'armes des soldats de l'armée américaine dans le Cotentin. Il n'y aura donc aucune atteinte à l'intégrité des sites historiques et des sites mémoriels où le pélerinage laïc de piété pour tous nos morts de l'été 1944 en Normandie pour la Liberté en Europe continentale continuera de s'exercer.

4) L'objectif de ce projet est de faire un travail essentiel de transmission de la mémoire historique aux jeunes générations et au grand public selon les principes encore peu connus et pratiqués en France de "l'histoire publique".

Bref! une fois de plus, avant de prendre des positions radicales dans le débat public sur tel ou tel sujet, il faut d'abord faire l'effort de s'informer!