Le cas d'école normand sur FRANCE CULTURE: La Normandie ou la fusion régionale idéale?
Il semblerait que la Normandie soit, parmi les nouvelles régions fusionnées, la seule qui fasse sa fusion de façon quasi idéale.
Entre les chiens de faïence picards et nordistes (avec une pétition pour qu'Amiens soit la capitale administrative de la future région Nord-Picardie); la discorde languedocienne entre Toulouse (dont la région est par trop aquitaine) et Montpellier "la surdouée"; la fusion avernorhodalpine qui passe comme une dragée "Fuca" et surtout la question régionale ouverte stupidement par le gouvernement à l'Est avec l'affaire alsacienne (au point que l'on peut se demander si la future région Grand Est passera le cap de 2017), le cas normand avec, dans une moindre mesure le cas bourguignon, est le cas idéal qui aura servi la mauvaise foi brouillonne (au niveau conceptuel) du Gouvernement pour vendre à Bruxelles une réforme structurelle vite fait mal fait !
Mais c'est l'occasion qui fait le larron:
La Normandie sera la seule vraie région de France tant au niveau géo-historique (et donc identitaire) qu'au niveau administratif et politique sur une carte de France qui défigure l'idée régionale, la seule idée neuve que nous ayons pour refonder le contrat social républicain français...
Du cas d'école normand, justement, il en était question hier vendredi 6 mars 2015 à 17h00 sur France Culture...
Sur la route… de la Grande Normandie
06.03.2015 - 17:00
Les Normands n'ont pas attendu les politiques pour s'affranchir des frontières régionales. D’ailleurs, cette « frontière », matérialisée par le Pont de Normandie, a-t-elle jamais existé ? La seule vraie question que pose aujourd’hui la réforme de la carte territoriale, pour ces deux régions administratives qui n’en formeront bientôt plus qu’une seule, est : quelle capitale pour cette Normandie réunifiée ?
Premier volet « apaisé » d’une série de deux émissions consacrées à la réforme des régions. Prochain épisode, en avril : l’Alsace-Lorraine…
En reportage : Balade du côté du Pont de Normandie, qui sépare la Basse de la Haute et a fêté ses 20 ans cette année, et du château Gaillard sur le site des Andelys – la première frontière entre la France et la Normandie (avec notamment l’historien Michel de Decker et Stéphane William Gondoin rédacteur en chef adjoint de la revue Patrimoine Normand)
En plateau : Le président de la Haute-Normandie et futur président de la Grande Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol (PS) et le géographe et écrivain Michel Bussi.
En direct vendredi 6 mars depuis les studios de France bleu Haute Normandie à Rouen.
Sur le Pont de Normandie - 20 ans cette année J. Gacon © Radio France
L'historien Michel de Decker. J. Gacon © Radio France
Aux Andalys, ancienne frontière entre la Normandie... et la France. J. Gacon © Radio France
Invité(s) :
Michel Bussi, professeur de Géographie à l'Université de Rouen, qui travaille à l'élaboration de l'atlas électoral du Mali
Nicolas Mayer-Rossignol
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Commentaires de Florestan
(après avoir écouté l'émission):
Des trois intervenants invités à s'exprimer sur la Normandie et son avenir (Michel Bussi excellent géographe et écrivain "ambassadeur de la Normandie", Michel De Decker qui confirme son statut d'historien "artistique", Nicolas Mayer Rossignol président de région... désormais en Normandie), c'est, en toute objectivité, Nicolas Mayer Rossignol qui fut le meilleur !
Notamment lorsqu'à la question faussement candide de la journaliste qui voulait savoir si cette fusion normande allait changer la vie des gens, Nicolas Mayer Rossignol a répondu que la Normandie était une évidence ayant une notoriété internationale exceptionnelle et qu'une seule région sera un "gros plus" pour plus de cohérence pour les projets normands.
Concernant la fusion normande elle-même qui, comparée à d'autres, paraît consensuelle et apaisée, Nicolas Mayer-Rossignol a invité à bien regarder "qui a voté quoi": la future campagne des élections régionales normandes est déjà en préparation au niveau de l'argumentaire.
Il a aussi pris soin de dire les choses simplement et calmement concernant l'affaire de la capitale, "terme qui n'est pas défini" a-t-il précisé puisqu'il a dit que la loi prévoyait la désignation par le Gouvernement d'un "chef-lieu" qui "correspond au siège de la préfecture régionale" a-t-il déclaré.
Il a, en outre, confirmé aussi la vision des géographes (ici défendue par Michel Bussi) d'un regroupement des fonctions en tenant compte du profil de chaque ville concernée: "on ne va déménager du Havre la première place industrialo-portuaire de France" a-t-il dit par boutade pour en finir avec des "échos d'égos" sur cette affaire de capitale. Il faut, en effet, éviter de saupoudrer les fonctions dans le seul but de neutraliser les jalousies: "la distribution des sièges des institutions européennes n'est pas un bon exemple" a précisé NMR.
On est d'accord avec lui, nous qui avions déjà ici défendu l'idée d'une répartition respectueuse du profil de chaque ville (ex: Caen technopole/ Rouen métropole).
Enfin, Michel Bussi a déploré que les élus des trois grandes agglomérations normandes s'engagent sur trois pôles métropolitains concurrents alors qu'il n'en faudrait qu'un seul au moment ou la collectivité régionale normande unique va émerger: "c'est dommage" a-t-il déclaré...
Par contre, l'émission (faute de temps?) n'a pas évoqué les grands enjeux territoriaux de la future Normandie: la gouvernance de la Vallée de la Seine; la relation avec Paris; la Ligne Nouvelle Paris Normandie; la contractualisation avec l'Etat...
Raison de plus de continuer à consulter... L'Etoile de Normandie !