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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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6 décembre 2016

Sédiments du GPM de ROUEN en baie de Seine: la fronde des élus de la Côte Fleurie

Nous l'avons déjà dit: il n'y a pas de pilote normand de la baie de la Seine normande. La question du "clapage" des sédiments de dragage du chenal d'accès au port de Rouen au large de la Côte Fleurie ravive des vieilles rancunes que l'on croyait dépassées depuis le retour à l'unité normande... Faute d'une culture suffisante de la maîtrise d'usage démocratique à pratiquer très en amont des projets d'aménagement, l'intérêt général normand risque de subir de nouvelles avanies de la part de ceux qui sont élus pour en prendre soin!

Trouville-sur-Mer s’oppose à l’immersion des sédiments du port de Rouen au large de ses côtes
Publié 05/12/2016 á 22H34

Environnement. Cabourg, Dives, Merville-Franceville, Gonneville, Villers et aujourd’hui Trouville. La grogne enfle contre le projet d’Haropa port de Rouen d’immerger ses sédiments de dragage au large de la Côte Fleurie. Explications.

Plusieurs maires s’opposent au souhait du port de Rouen d’immerger au large de la Côte Fleurie, à 17 km des côtes précisément, ses sédiments de dragage. La motion votée à l’unanimité par le conseil municipal de Trouville-sur-Mer, a fait l’objet d’une surenchère de la part d’Henri Luquet, conseiller du groupe d’opposition « Trouville en marche ». L’élu, par ailleurs représentant du Grape Normandie (Groupement régional des associations de protection de l’environnement), a émis de sérieux doutes sur la crédibilité à apporter à une étude rassurante en matière d’impact, « voulant nous faire prendre des sédiments pollués pour des matières inoffensives. Une étude financée par le port lui-même et réalisée de surcroît par une personne qui appartiendrait depuis au personnel GPMR. »

Contrôle externe

Dans l’attente de la réalisation d’un « contrôle externe fait par un organisme indépendant », Henri Luquet a encouragé les maires de la côte normande à faire pression sur le conseil départemental afin qu’il rende un avis défavorable au projet...

« Cette thèse a été réalisée par une étudiante doctorante à l’université de Caen, précise le port, et financée en partie par Haropa « dans le cadre d’une convention de formation par la recherche... » Ce qui est clairement indiqué dans le dossier d’enquête. Rien d’anormal donc dit Haropa, confirmant que cette personne a bien effectué « un remplacement de cinq mois en CDD au port de Rouen, où elle n’est plus aujourd’hui. »

Le port préférant insister sur les conclusions des expérimentations effectuées sur le site du Machu, portant sur l’impact biologique et sédimentaire de l’immersion. : « Les expérimentations ont montré une forte résilience des organismes vivant au fond de l’eau avec entre autres, une recolonisation rapide... » Les poissons reviendraient donc en masse dans les zones de clapages. « Des zones, contrairement à ce qui a pu être dit, où il ne sera pas interdit aux pêcheurs de travailler. »

4,5 millions de m3 de sédiments par an

Ces désaccords se sont exprimés dans le cadre de l’enquête publique organisée dans 68 communes (40 du Calvados, 18 de Seine-Maritime, 10 de l’Eure), du 14 octobre au 17 novembre. L’enquête vise à autoriser le port de Rouen à immerger en baie de Seine orientale, à 11,5 km de l’embouchure du fleuve et à 17, 9 km des côtes du Calvados, sur la zone du Machu, près de 4,5 millions de m3 de sédiments par an pendant 10 ans.

Ces sédiments résultent du dragage nécessaire du canal de la Seine pour permettre aux 3 000 bateaux qui l’emprunte chaque année, d’accéder au port de Rouen.

« Ce ne sont pas des déchets pollués, mais des sables qui arrivent par la marée dans la partie aval de l’Estuaire et qui sont ramenés en mer, précise le port. Des sédiments qui ne peuvent pas être stockés ni utilisés dans la fabrication du béton... »

D’où la nécessité de les immerger. Le site dit de Kannick, utilisé depuis 1977 pour ces dépôts en mer, arrive à saturation. « Le nouveau site du Machu, est plus éloigné de 5 km des Côtes que le site actuel... » A la colère des maires, le port réplique « qu’il travaille à la recherche d’un nouveau site depuis dix ans. Tous les maires concernés ont été invités à des réunions d’information... »

Tous ne sont pas opposés à l’immersion. Le maire de Deauville, Philippe Augier, ayant indiqué récemment, « que toutes les études scientifiques faites montrent qu’il n’y a pas de nuisance... »

Le maire de Cabourg, Tristan Duval, juge à l’inverse que le projet aura de « fortes incidences sur la santé et la biodiversité... »

Ce que réfute évidemment Haropa, renvoyant aux suivis d’expérimentation qui peuvent être consultés en détail sur le site internet de Haropa port de Rouen : www.rouen-haropaports.com

Aujourd’hui l’enquête publique est close. Contrairement à ce qu’avancent certains maires, les Départements n’ont pas d’avis à rendre. La procédure suit son cours, « le port de Rouen répond aux observations faites dans l’enquête publique... » Le commissaire enquêteur émettra un avis favorable ou défavorable.

Et d’ici fin décembre, la préfète, qui pourrait si elle le jugeait nécessaire, passer outre un avis défavorable, autorisera ou non l’immersion des sédiments au large de la Côte Fleurie.

Marie-Christine Urset avec correspondant

mc.urset@presse-normande.com


 

Commentaire de Florestan:

Tant qu'un préfet aura le droit de passer outre l'avis d'une enquête d'utilité publique, il demeurera vain de parler de démocratie entre deux élections en France. S'il y a bien une région française qui pourrait expérimenter la maîtrise d'usage démocratique des projets d'aménagement, c'est bien la Normandie!

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Commentaires
B
Elément de réflexion, Paru dans la presse, voici quelques jours :<br /> <br /> « Un navire vraquier a pu livrer au port de Rouen 35000 tonnes de gasoil »….<br /> <br /> <br /> <br /> L’escale du « Flagship Privet », 228m de long 32 de large, a été possible grâce à des conditions exceptionnelles de marée, de plus il a fallu sur plusieurs années et en permanence pour permettre cet « exploit » draguer plus profond le fleuve, résorber les bancs dans les boucles de la Seine et enfin agrandir à l’arrivée le bassin d’évitage (pour que le navire puisse tourner sur place).<br /> <br /> Avant de s’engager dans la Seine ce navire, en provenance des USA avait dû <br /> <br /> quand même s’alléger au Havre ou curieusement sont alignés les oléoducs qui desservent l’intérieur du pays… intérêt général ?...
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C
Question impertinente à l'impertinent: Est-ce servir l'intérêt général normand que de ne plus assurer l'accès maritime suffisant au bord de Rouen dernier grand port maritime de fond d'estuaire d' Europe? Dans le cadre d'une péréquation républicaine assurée par l'Etat il est normal qu'il dépense plus là où c'est nécessaire de le faire. En revanche, ce qui était injuste, mesquin et inefficace, c'était de laisser les GPM se débrouiller financièrement avec la charge du dragage des chenaux alors que la sécurité maritime est un devoir régalien. Il est donc impératif que l'Etat cesse de se défausser de la sorte et reprenne ses responsabilités en cette matière: j'ai cru comprendre que cela serait de nouveau le cas en 2017. Sur le fond: les ports de la Rangée Nord européenne bénéficient de nombreux avantages comparatifs sur les ports français. On va donc essayer de nous épargner une nouvelle guerre entre les deux GPM normands sachant que l'enjeu prochain sera la normandisation d'HAROPA. Il faudrait cesser d'être les idiots utiles du centralisme parisien: quand les décideurs Normands auront enfin compris ça la Normandie pourra enfin rayonner utilement pour tous!
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M
Quelle hypocrisie de la part de ces maires qui ne font que faire de la retape électorale, le site actuel est bien plus proche et ils ne disent rien, mais derrière cette façade, c'est juste des manigances bas-normandes qui sont derrière
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