GRATUITE DES PONTS SUR L'ESTUAIRE DE LA SEINE APRES 2026? Jean-Paul Lecoq va en causer avec Hervé Morin...
Contrairement à certains députés partis randonner au palais Bourbon, le député communiste Jean-Paul Lecoq ne cesse de s'activer à la défense de l'intérêt général normand.
Ambitieux, il a décidé de s'attaquer à un dossier essentiel qui handicape la Normandie et son unité en son coeur fonctionnel: les péages, comme autant de "châteaux adultérins" altèrent gravement le bon fonctionnement de l'unité normande entre ses trois grandes villes essentielles: Caen, Rouen et Le Havre. Pour Le Havre et son grand port maritime, il y a un effet d'enclavement avec des barrières de péages autoroutiers vers la rive Sud (ponts de Normandie et de Tancarville) ainsi que vers le plateau de Caux (St Romain de Colbosc). Ces péages, tristes survivances datant de la division normande, doivent être supprimés: on a déjà là l'un des gros dossiers qui devra occuper le président de région normand pour le mandat suivant les élections régionales de 2022. Hervé Morin, semble-t-il, y pense déjà et Jean-Paul Lecoq aussi... TANT MIEUX !
Lire l'article ci-dessous proposé par Normandie actu:
Le député de Seine-Maritime Jean-Paul Lecoq se bat pour obtenir la gratuité des ponts de Tancarville et de Normandie. Jeudi 21 juin 2018, il a été reçu au ministère des Transports.
Le député de Seine-Maritime Jean-Paul Lecoq a été reçu par le chef de cabinet d’Élisabeth Borne, ministre des Transports, jeudi 21 juin 218. Une réunion à l’occasion de laquelle il a défendu un dossier crucial pour l’économie du bassin havrais : la gratuité des ponts de Tancarville et de Normandie.
La gestion des ponts de Normandie et de Tancarville a été confiée par l’État à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Seine Estuaire jusqu’au 17 mai 2027.
En sachant qu’au 31 décembre 2016, la CCI avait encore 310 millions d’euros d’emprunts à rembourser, 250 millions pour la construction des ponts et 60 millions pour l’amélioration des accès au pont de Tancarville, il s’avère qu’elle aura tout payé en 2026, un an avant la fin de sa concession.
C’est ainsi que Jean-Paul Lecoq pose la question de l’après 2026, puisque, selon lui, à cette date, « plus rien ne justifierait que les habitants et entreprises de l’Estuaire soient les seuls à payer pour franchir la Seine ». Et de poursuivre :
Imaginons que les habitants de Rouen ou de Paris soient obligés de sortir le porte-monnaie pour traverser la Seine ? C’est pourtant ce qui est demandé aux habitants de l’Estuaire depuis des décennies. Avec le pont de l’Île de Ré (gratuit pour les résidents permanents de l’île, ndlr), ceux de Normandie et de Tancarville sont les seuls ponts français dont la traversée est payante, le péage du pont de Saint-Nazaire ayant été supprimé il y a près de 25 ans.
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Lors de son rendez-vous au ministère, il donc a posé la question des conditions à réunir pour appliquer la gratuité en 2027, la mettre en place dès maintenant étant trop « compliqué » à envisager financièrement. Selon l’élu, trois scénarios pourraient se dégager pour atteindre cet objectif :
À la fin de la concession accordée à la CCI, l’État pourrait prendre la relève, mais comme ce dernier dit toujours qu’il n’a pas d’argent, je ne suis pas optimiste. La future gestion pourrait aussi être territoriale, c’est-à-dire confiée à la Région ou aux départements (comme pour le pont de Brotonne, exploité par l’Eure et la Seine-Maritime et gratuit pour les usagers puisque financé par les impôts des contribuables, ndlr).
Dernier scénario : « On adosse les deux ponts aux autoroutes A29 et A131 et on dit à la SAPN (société concessionnaire de ces deux autoroutes, ndlr) d’assurer leur gestion sans péage. En échange, on pourrait ajouter tant d’années supplémentaires à la concession de la SAPN ou l’autoriser à augmenter les tarifs des péages sur tout son parc autoroutier », explique Jean-Paul Lecoq.
Le député du Havre l’assure : après l’été, il ira à la rencontre d’Hervé Morin, président de la Région Normandie, de la CCI Seine Estuaire ou encore de la SAPN, afin d’engager le dialogue autour de ce dossier.
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La question étant centrale pour l’économie du bassin havrais. « On ne peut pas faire 20 kilomètres pour sortir du Havre par une autoroute sans payer », constate Jean-Paul Lecoq. Et de rappeler au passage que le « combat continue » également pour obtenir la suppression du péage d’Épretot, situé lui aussi sur l’A29, alors que « la SAPN ne veut pas lâcher le morceau ».
CARTE. L’agglomération havraise « ceinturée » par les péages d’Épretot, des ponts de Normandie et de Tancarville :
Avec les péages d’Épretot, des ponts de Normandie et de Tancarville, l’élu dénonce une agglomération havraise « ceinturée ».
On essaie de faire venir des médecins, des ingénieurs… mais comment voulez-vous que les gens passent d’un côté à l’autre de la Seine s’ils doivent payer à l’aller et au retour ? Supprimer ces péages renforcera l’attractivité du Havre puisque venir y travailler coûtera moins cher.
Jean-Paul Lecoq dénonce enfin ce qu’il considère comme un non-sens au sein de la Normandie réunifiée : « On veut mener des politiques de transport communes entre l’ex-Haute et l’ex-Basse-Normandie, mais on laisse des péages entre les deux ».
Commentaire de Florestan:
Pour mémoire, la gratuité du passage sur les ponts de Normandie et de Tancarville était une promesse de campagne d'un certain Nicolas Mayer-Rossignol...