PLAN de relance de l'économie normande: l'indispensable coopération entre le préfet et le président de région...
Billet de Florestan:
Les évidences, tel le nez au milieu de la figure, certains peinent à les voir... Notamment ceux qui les surplombent.
La réforme régionale de 2015 quoique désastreuse sur le plan géographique (sauf en Normandie, précisons-le toujours) a renforcé la cohérence du duo décisionnel entre le président de la région et le préfet de la région.
Le co-pilotage du développement économique régional par l'Etat et par la Région est la grande réalité institutionnelle qui s'impose notamment par les moyens financiers qu'elle permet de déployer.
Le problème c'est d'en assumer les conséquences politiques et lorsqu'un président de région est aussi candidat à la présidence de la France, cela peut créer un certain désordre et donner l'envie à l'actuel locataire de l'Elysée de renforcer des prédispositions intellectuelles et culturelles qui n'étaient pas trop en faveur de l'idée régionale, de la décentralisation ou de la régionalisation avec pour conséquence, un parasitage politicien du couple président de région / préfet de région consistant à déployer depuis l'Etat central des politiques publiques locales qui doublonnent volontairement avec les politiques publiques régionales notamment sur les questions essentielles sinon stratégiques de l'emploi, de la formation, de l'apprentissage ou de l'aide aux entreprises.
Une fois encore, la Normandie est la région pilote, la région qui fait école...
Les relations personnelles entre Hervé Morin, le président normand et Pierre-André Durand, le préfet de région qui représente l'Etat et plus précisément, le Premier ministre et le gouvernement en Normandie, sont excellentes et c'est important pour le service de l'intérêt général de la Normandie et des Normands.
Et la crise sanitaire et économique du Covid, depuis le printemps dernier, a démontré la nécessité et l'efficacité de bonnes relations humaines et de travail entre un préfet de région et un président de région: il faudrait que cela puisse durer.
Moyennant deux conditions:
1) Que le préfet reste suffisamment longtemps dans son poste. La Normandie a trop longtemps connu une valse des préfets. Plus un préfet reste longtemps dans son poste, plus l'intérêt de l'Etat central pour le territoire considéré est grand. La Normandie ne manque pas de sujets d'intérêt national, à commencer par la vallée de la Seine. On espère que le préfet Durand restera en poste encore un temps suffisant après les prochaines élections régionales.
2) Que l'Etat soit enfin plus cohérent dans la définition de ses politiques publiques à l'égard des territoires en cessant d'opposer, par exemple, le bloc local (communes, intercommunalités et départements) au bloc régional; en faisant plus confiance aux conseils régionaux et à leurs initiatives (la loi dite "4D" quoique modeste va, cependant,dans le bon sens).
Ou encore, en faisant en sorte que le futur Contrat de Plan Etat-Région soit cohérent avec l'actuel Plan de relance: sur ce dernier point, le président Morin a fait savoir au préfet Durand que le compte de l'Etat n'y était pas en ce qui concerne l'université, l'enseignement supérieur et la recherche en Normandie qui, malgré quelques têtes d'épingles qui rayonnent au niveau mondial, demeure en dessous de la moyenne nationale des autres régions françaises en terme de maîtrise de la matière grise...
(source: "lettre des décideurs, Paris-Normandie" n°2 21 mai 2021)