REFORME TERRITORIALE: sur la nouvelle carte, la NORMANDIE sera la région la plus reconnue !

L'examen de l'article 1 de la réforme territoriale portant sur les conseils régionaux commence en cette soirée du 15 juillet 2014 devant les députés de l'Assemblée Nationale après une première lecture chaotique plutôt catastrophique chez des Sénateurs départementalistes qui n'y comprennent rien dès qu'il s'agit du fait régional...

Si le projet gouvernemental, à savoir cet article 1 portant sur une nouvelle carte des régions en France métropolitaine, devait encore bouger, c'est donc en ce moment à l'Assemblée Nationale que les dernières opportunités pourront être saisies pour améliorer sensiblement la proposition gouvernementale qui a le grand défaut de nier  certaines évidences géo-historiques par crainte du régionalisme identitaire...

Les Bretons et les Alsaciens sont, d'ores et déjà, les grands perdants et les Normands les grands bénéficiaires de la réforme territoriale régionale en cours, du moins pour l'instant !

Les dernières nouvelles sont les suivantes:

Après examen par le groupe des députés socialistes et par les députés membres de la Commission des Lois, le gouvernement a accepté ce jour une modification sensible de son projet de carte territoriale qui comprendrait désormais 13 régions...

http://lci.tf1.fr/politique/reforme-territoriale-une-nouvelle-carte-modifiee-validee-par-8451954.html

1) L'apanage Picto-ligéro-Limogeot éclate comme il fallait s'y attendre car c'était l'intégrité de la région Poitou-Charentes qui était menacée par la mauvaise humeur en charentaise: après le Limousin, c'est donc l'ensemble de la région Poitou-Charentes qui rejoint l'Aquitaine, avec l'appui d'un certain nombre d'élus de droite, Jean-Pierre Raffarin en tête: La Ségolie n'aura duré que quelques semaines...

2) La bonne nouvelle du jour pour la Normandie c'est que notre région va pouvoir coopérer avec une grande et belle région Nord-Picardie comme nous l'espérions: un député socialiste a eu le courage de tacler Martine Aubry en lui faisant remarquer que dessiner une carte des régions était une affaire trop sérieuse pour la subordonner au résultat inconnu d'une élection qui n'a pas encore eu lieu.

Nous sommes donc très heureux pour les Picards qui peuvent savourer désormais comme nous, le plaisir d'une réunification !

Inutile de dire que ce nouvel arbitrage de l'Elysée et de Matignon peut être interprété comme la seconde grande défaite de Laurent Fabius: la Normandie est donc bien bordée au Nord Est et la Bresle n'est pas une frontière mais une vallée commune entre deux voisins qui s'estiment et s'apprécient... Le conseil régional du Nord Pas de Calais fait la gueule mais il n'a pas le choix: les réalités géographiques doivent s'imposer et le pire au fond des urnes (le Front National ?) n'est pas forcément certain !

3) En conséquence, les Champenois sont appelés à se marier avec les Lorrains et les Alsaciens ! Pas sûr que la pratique à haute dose du train à grande vitesse permette aux décideurs et aux élus concernés d'apprécier correctement la géographie de l'Est de la France: à 300km /h entre Paris et Strasbourg tous les paysages défilent à grande vitesse par la fenêtre et finissent par se ressembler ! Pas sûr qu'un axe de TGV soit suffisant pour faire une région. On peut s'attendre à une pluie d'amendements alsaciens qui, non sans raison, vont tout faire pour éviter leur incorporation dans cette méga-fusion...

Mais on aurait envie de dire à nos amis Alsaciens qu'ils payent aujourd'hui leur référendum réussi à Strasbourg et raté à Colmar il y a moins de deux ans sur la fusion région-département car si l'Assemblée unique d'Alsace avait été créée comme prévue, le Gouvernement n'aurait pas osé toucher à la spécificité alsacienne: 

On a dit plus haut que le Gouvernement ne voulait pas de "régions identitaires": les Alsaciens comme les Bretons sont donc punis ! (mais pas les Normands...)

4) Reste donc le cas ligérien et breton: 

Pour l'instant, le gouvernement propose de garder en l'état, les régions Bretagne (à quatre départements), Pays de la Loire (avec la Vendée poitevine et la Loire bretonne) et Centre. 

Satisfaction et soulagement dans la région "Centre" effectivement: le député maire d'Orléans et les présidents des départements de l'Eure et Loir, du Loiret et du Loir et Cher (ancienne province de l'Orléanais) s'étaient farouchement opposés à la Ségolie tandis qu'une pétition appelant à la création d'une grande région "Val de Loire" remporte un certain succès sur Internet.

En effet, à partir de 2016, lorsque la carte actuelle sera validée, il sera évident que le département de la Loire Atlantique va être l'un des tous premiers à expérimenter le "droit option" au profit de la Bretagne. Si la Bretragne obtenait ainsi sa réunification, alors le reste des Pays de la Loire pourrait fusionner avec le Centre afin de créer la grande région "Val de Loire" dont la cohérence géo-historique est évidente.

L'autre option envisagée serait une fusion entre Ile de France et Centre au risque de revenir à l'époque du petit domaine royal français, c'est à dire, la fin du XIe siècle ! (Bigre... Ils sont d'une nullité en histoire géo ces encravatés qui nous gouvernent !)

5) Bon gré, malgré les fusions Rhône-Alpes-Auvergne et Midi-Pyrénées-Languedoc vont se faire: la clause du département optionnaire sera certainement utilisée après 2016. Il en reste pas moins que du côté de l'Auvergne on se sent abandonné et trahi: l'intégration à la puissante région lyonnaise fait peur.

Mais cette peur auvergnate et clermontoise de se faire croquer par la grosse métropole lyonnaise pourra nous être utile pour solutionner notre fameux problème normand de la capitale: l'amendement que s'apprête à déposer Alain Tourret sur la possibilité que le siège du conseil régional ne soit pas forcément dans la ville où siège la préfecture régionale (qui a pour but d'éviter une certaine gloutonnerie rouennaise et fabiusienne), pourrait donc intéresser nos amis Auvergnats...

Conclusion:

En région "Auvergne-Rhône-Alpes" "Poitou-Charentes-Limousin-Aquitaine"; "Champagne-Lorraine-Alsace"; "Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon" on va se préparer à de sérieuses prises de tête !

En revanche, la sérénité va pouvoir revenir dans le "Nord-Picardie" tandis que les Normands peuvent, enfin, après 40 années de tribulations et de militantisme régionaliste, raisonnable, modéré, intelligent et surtout non violent, fêter leur unité retrouvée !

Avec le double avantage d'être, désormais, la seule véritable région-province parfaitement reconnue en France et à l'étranger, pouvant jouer pleinement de l'avantage incomparable de l'identité régionale pour stimuler le développement économique et surtout d'être la seule région parmi les régions fusionnées par le gouvernement... à l'être déjà !

Partout, la réforme territoriale ne sera que pleurs et grincements de dents... sauf, peut-être, en Normandie !