LA REUNIFICATION DE LA NORMANDIE SERA-T-ELLE PAYANTE?
C'était l'une des idées les plus intelligentes agitées durant cette minable campagne électorale précédent l'historique retour à l'unité géographique et institutionnelle de la Normandie: contribuer à la baisse sensible, sinon à l'effacement des péages autoroutiers pour le passage des ponts de Normandie et de Tancarville ainsi que certains péages "adultérins"imposés par les Fermiers Généraux de la SAPN aux usagers normands...
Cette idée était l'une des plus séduisantes du candidat fabiusien Nicolas Mayer-Rossignol: elle consistait à faire prendre en charge par le biais d'une "subvention d'équilibre" jusqu'à hauteur de 20% les frais des péages des ponts de Normandie et de Tancarville (on peut aussi parler du bac de Quillebeuf qui pourrait devenir lui aussi payant...) par la coopération financière entre le conseil régional de Normandie et les départements concernés (Calvados, Eure et Seine-Maritime).
Mais, compte tenu de la baisse de la dotation globale de fonctionnement programmée par l'actuel gouvernement "socialiste" en 2016 et 2017, les collectivités territoriales, à commencer par les départements, n'ont plus les moyens de financer les politiques publiques qui sortent du périmètre des compétences obligatoires... L'idée d'une subvention d'équilibre s'éloigne tout comme l'idée d'un Etat central suffisamment fort pour faire pression sur les sociétés d'autoroutes elles-mêmes!
C'est ainsi que les promesses de campagne électorale, se fânent comme des fleurs coupées... Après le retrait du département du Calvados il y a plus d'un an, le département de l'Eure se retire à son tour de l'aide au financement des péages de l'A13 et des ponts sur l'estuaire.
Voilà un beau sujet pour la prochaine réunion du "G6 Normand":
Les effets d'annonces ne coûtent rien jusqu'au jour où les Normands en colère se mettront à boycotter ou bloquer les péages routiers ou à contester certaines positions abusives des sociétés d'autoroutes devant les tribunaux. On peut d'ailleurs dire que nous en sommes déjà là... La patience a toujours des limites!
Les aides du Département de l’Eure destinées aux habitants qui travaillent en Seine-Maritime et qui doivent s’acquitter des péages de l’A13 et du pont de Normandie, sont terminées.
Il n’y a pas de petites économies pour le Département de l’Eure. Confronté comme toutes les collectivités à la baisse des dotations de l’Etat. Depuis son accession à la présidence du Conseil, en avril 2015, Sébastien Lecornu n’a eu de cesse de couper dans les dépenses, pour se concentrer sur celles qui constituent une obligation.
Mardi 16 février 2016, les services de l’Eure ont adressé un courrier aux 2 000 habitants qui bénéficient d’un abonnement subventionné au péage d’Incarville, sur l’autoroute A13, et au pont de Normandie. Cette lettre indique que le Département cessera désormais de financer une partie de leurs trajets. Depuis 2000, l’Eure aide les contribuables eurois qui travaillent en Seine-Maritime et qui doivent s’acquitter chaque jour du prix des péages d’Incarville (2,10 euros par passage au tarif normal) et du pont de Normandie (5,40 euros).
Cette participation de la collectivité, destinée à limiter le coût de leurs abonnements, représente 154 000 euros par an pour la SAPN (1 200 abonnés) et 260 000 euros pour le pont de Normandie (850 abonnés), indique à Normandie-actu, le Département de l’Eure. Ce dernier invite à présent les usagers à passer au covoiturage.
En supprimant ces aides, une économie de 410 000 euros par an est ainsi réalisée.
Depuis que Sébastien Lecornu s’est installé dans le fauteuil de président, de nombreuses idées d’économies ont été proposées. En janvier 2016, la possibilité d’installer un péage pour le bac de Quillebeuf-sur-Seine (vers Port-Jérôme) a été lancée. La collectivité juge que sa participation dans cette traversée (gratuite) de la Seine, lui coûte trop cher.
En octobre 2015, le jeune président d’à peine 30 ans avait décidé de supprimer les aides financières accordées aux étudiants de l’Eure, effectuant une partie de leurs études à l’étranger. Des aides qui représentaient 114 500 euros pour l’année scolaire 2014-2015.
L’Eure doit aussi vendre, entre le 8 et le 29 mars 2016, du matériel appartenant au Département et désormais considéré comme inutile ou obsolète : une moto Triumph, des camions, des berlines, du matériel de montgolfière…
Des gouttes d’eau, dans les 560 millions d’euros de budget de la collectivité, qui, assure-t-on au Conseil départemental, doivent permettre d’éviter des hausses d’impôts.
Document. Le courrier reçu par les 2 000 abonnés :