La ligne THT COTENTIN-MAINE ne résiste pas au passage de la tempête ANNA ou... des opposants au NUCLEAIRE !

Un proverbe normand dit: "mefité méfité co, méfité toujou!"

Et on devrait toujours l'avoir à l'esprit lorsqu'on commente l'information. Lorsque nous-mêmes nous pouvons nous méprendre... Ainsi, cette histoire de pylône de la ligne THT Cotentin- Maine retrouvé hier tombé dans un champ à proximité de Montabot, pendouillant sur le côté pendu à ses câbles... Nous avions d'abord écrit ceci:

Le grand coup de Suroît que nous subissons depuis dimanche 10 décembre 2017 ne souffle pas aussi fort que la redoutable tempête de la Saint Etienne 1999 avec l'anémomètre du sémaphore du cap Lihou de Granville qui resta bloqué sur la valeur de... 219 km/h ! C'est ainsi que l'actuelle tempête dont les rafales ne dépassent pas les 130 km/h a été capable de renverser l'un des grands pylônes tous neufs de la ligne THT Cotentin-Maine qui, branchée au cul du nouvel EPR de Flamanville dont on attend, en vain, l'achèvement et le démarrage, doit apporter le précieux fluide électrique vers des régions qui ont refusé chez elle l'installation de centrales nucléaires. Lors du débat public rendu intense par le mépris forcené d'un jacobinisme aménageur et technocratique qui avait présidé à la construction de cette ligne THT au début des années 2010, deux solutions avaient été mises en avant par les opposants à cette ligne:

1) le refus de s'enfermer dans les impasses techniques et sécuritaires de la filière électro-nucléaire au détriment du développement des énergies renouvelables (notamment en mer)

2) la nécessité d'enterrer la ligne THT pour des raisons à la fois esthétiques mais aussi de sécurité météorologiques: la tempête Anna en 2017 vient donc de donner raison aux opposants face aux ingénieurs et responsables de RTE (aujourd'hui ENEDIS) qui avaient repoussé d'un revers de main méprisant toute possibilité d'enterrer cette ligne alors que la technologie existait pour le faire (à l'instar de ce qui se fait, par exemple, en Suisse). Les mauvaises langues disent que les exploitants agricoles encartés à la FNSEA ont refusé de voir débouler chez eux de gros engins faire de grandes tranchées dans leurs terres: être indemnisé pour leurs vaches rendues malades par la présence des courants électriques qui vagabondent sous les pylônes quand il fait mucre ça rapporte finalement plus...

Enfin, Si l'EPR était en marche et la ligne THT Cotentin-Maine alimentée, la centrale de Flamanville serait obligée d'arrêter un de ses  trois réacteurs ; en effet, chacune des deux lignes jumelées comporte deux fois 400 000 volts de passage, soit quatre circuits: donc trop d'électricité pour le réseau de distribution disponible...

Sauf qu'il s'agirait d'un acte de sabotage:

https://www.lci.fr/faits-divers/info-lci-manche-montabot-pylone-electrique-la-ligne-tres-haute-tension-a-ete-sabotee-2073051.html

FAITS DIVERS – Selon nos informations, un acte malveillant est à l’origine du pylône de la ligne très haute tension (THT) qui s’est couché dimanche en milieu de journée à Montabot (Manche). Une enquête a été ouverte. Les gendarmes suivent la piste des opposants aux tracés THT, voire de militants anti-nucléaire qui ont déjà dans le passé revendiqué de telles actions.

Il n’est pas tombé à cause des vents violents. Selon nos informations, le pylône de la ligne très haute tension (THT) qui s’est couché dimanche vers 11h dans un champs de Montabot (Manche) est le fait d’un acte malveillant et volontaire.

Les gendarmes pensent qu’il a été déboulonné au niveau de la base, avant de tomber dans le champ sans faire de victime. La brigade de recherches de Saint-Lô a été chargée de cette enquête. Selon nos informations, les enquêteurs sont sur la piste d’opposants aux tracés des lignes THT ou encore de militants anti-nucléaire qui ont déjà par le passé revendiqué ce type d’action.

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Et comme un Marommix toujours en maraude sur ce site peut toujours être utile (il nous a alerté au sujet de ce sabotage), nous publions ci-dessous la remarque pertinente qu'il nous a fait parvenir au sujet de la question d'enterrer ou non les lignes THT:

"Le premier frein est le coût d'enfouissement : 60 000 à 120 000 euros par kilomètre (selon l'ERDF), soit neuf fois plus que l'aérien. Mais en contrepartie, les frais de maintenance et d'intervention sont moins importants que pour les lignes aériennes. Les taxes pylône dues actuellement aux communes disparaissent. L'aérien est donc moins cher à l'implantation mais revient plus cher à la maintenance, à l'intervention et en taxes (1,8 fois l'investissement initial contre 1,1 fois pour le souterrain). La deuxième réserve est l'impact sur l'environnement et la santé publique (travaux, emprise des sols, servitudes, champ électromagnétique sensiblement le même que sous une ligne aérienne). L'enfouissement d'une ligne nécessite la réalisation d'une tranchée d'environ 2 mètres de profondeur sur 8 à 10 mètres de large. L'impact sur le sol et le sous-sol est donc plus important que l'aérien : - une servitude de 15 mètres de large environ suit tout le tracé souterrain (10 fois plus que pour l'aérien) ; - l'énergie transitée fait augmenter la température du sol, entraînant une déshydratation ; - en cas de passage en forêt le sol doit être dégagé de racines entraînant érosion et chablis ; - l'écoulement de l'eau souterraine peut être perturbé etc. Ces « inconvénients » sont en balance avec l'avantage de l'enfouissement qui est de ne plus priver les usagers d'électricité lors des tempêtes"