BERNAY manifeste pour garder sa maternité...
Il y a deux semaines, lors de la dernière plénière du conseil régional de Normandie à Rouen, la directrice de l'agence régionale de la Santé qui dépend du ministère de la Santé, donc de l'Etat central, fut littéralement placée sur la sellette puisqu'elle fut auditionnée, plutôt sévèrement par les élus, à commencer par le président de région lui-même, Hervé Morin, qui lui a fait le reproche de torpiller les efforts des collectivités territoriales contraintes à déployer des trésors de bricolage financier et institutionnel pour maintenir, ici un cabinet de médecins généralistes, là un petit hôpital de proximité, ici une école d'infirmières, là une maison de santé avec des médecins spécialistes...
La lutte contre le désert médical est générale en Normandie. Sauf à l'ARS qui continue selon l'habituelle cécité jacobine à dérouler son agenda comptable de rationalisation de la carte des soins selon les critères, non pas du ministère de la Santé, mais du ministère du Rabot, autrement dit Bercy, pour ceux qui ne sauraient pas encore que l'on pourrait réduire le gouvernement de la République française à deux ministères s'il fallait vraiment faire des économies: celui de la Parole (à Matignon) et celui du Rabot (à Bercy).
En attendant cette réforme du gouvernement qui serait bienvenue, c'est la maternité de Bernay qui va fermer!
Cet après-midi, un cortège de plusieurs centaines de mètres a fait le tour de la ville de Bernay en opposition à la fermeture de la maternité décrétée par l’Agence régionale de santé. Selon le syndicat FO qui a mis sur pied la manifestation, entre 1 500 et 2 000 personnes ont défilé dans les rues. Plusieurs élus de Bernay et du territoire étaient dans le cortège à côté des personnels soignants et de la population concernée par la fermeture et « la diminution de l’offre de soins qui pourrait à terme concerner d’autres services de ce même centre hospitalier ». Malgré l’annonce de la directrice de l’Ars de proposer une rencontre le 4 juin à Bernay, le syndicat et les personnels soignants de l’hôpital restent plus que jamais mobilisés.
Philippe SCHAEFFER |