Un maire en guerre contre le glyphosate: en Normandie aussi!
Les médias nationaux ont fait grand cas (et à juste titre) de ce maire breton de Langouët (Ille-et-Vilaine) qui avait promulgué sur sa commune un arrêté interdisant les épandages de pesticides de synthèse à moins de 150 mètres des habitations, arrêté contesté devant la justice administrative par la préfète de région Bretagne sous prétexte qu'il serait illégal... Les Bretons ne faisant pas les choses dans la discrétion, plus de 700 personnes s'étaient rassemblées devant le tribunal administratif de Rennes pour soutenir le maire mis en cause par la représentante de l'Etat elle-même, recadrée médiatiquement par un certain Emmanuel Macron, plus que jamais grand Tartuffe sur les questions écologiques: "la préfète fait son boulot de rappeler au respect de la loi mais le maire a raison sur le fond. Il faudra changer la loi"... Tu l'as dit bouffi!
Avec le feu dévorant la forêt amazonienne servant de contrefeu à un Emmanuel Macron voulant paraître tout feu tout flamme à son G7 d'Importants qui vont gravement importuner la vie quotidienne des Biarrots et des Basques, c'est le grand bourdonnement médiatique en ce 23 août 2019, histoire de nous sortir de la torpeur estivale: un maire breton qui fait "petitphraser" notre grand président de la République, sur la persistance du glyphosate qui avait mis Monsieur Hulot en vacance du gouvernement, quel pain bénit!
Sauf que nous avons aussi en Normandie, exactement la même affaire: cela risque de faire moins de bruit... Sauf sur l'Etoile de Normandie!
La justice va prochainement examiner à Rouen un arrêté municipal limitant l'usage des pesticides à Saint-Eloi-de-Fourques (Eure), a indiqué, vendredi 23 août 2019 la préfecture à l'AFP, au lendemain de la comparution d'un maire breton dans une affaire similaire.
La justice va prochainement examiner à Rouen un arrêté municipal, pris par le maire de Saint-Eloi-de-Fourques (Eure), Denis Szalkowski, limitant l'usage des pesticides. (Photo d'archives Paris-Normandie)
Le tribunal administratif « a été saisi par le préfet le 19 juillet sur fondement de l'incompétence du maire » en matière d'utilisation des pesticides, a indiqué à l'AFP le service de presse de la préfecture de l'Eure, confirmant une information de France Bleu Seine-maritime-Eure. L'instruction sera close le 27 août et les juges de Rouen devraient examiner l'arrêté dans les semaines qui suivent.
En vertu de cet arrêté datant du 24 juin, « la pulvérisation de produits phytosanitaires - ou pesticides - et l'épandage de nitrates chimiques ou provenant d'élevages sont interdits sur le territoire de la commune sur une bande de 2 mètres de long de la voirie revêtue à partir de la limite du domaine public, pour les parcelles cultivées ne présentant aucun dispositif d'hydraulique douce" (fossés, haies), dit l'arrêté publié sur le site de France Bleu.
« Je suis compétent pour la police de l'eau. Or, dans les relevés qui m'ont été communiqués par notre syndicat en charge de notre distribution de l'eau, les nitrates et les pesticides dans les eaux brutes (de la nappe phréatique ndlr) soit dépassaient les seuils de potabilité, soit tendaient vers ces seuils de toxicité », a justifié Denis Szalkowski, le maire SE de cette commune de 500 habitants, interrogé par l'AFP. Cette pollution est due selon lui au fait que des haies ont été arrachées pour « transformer des pâtures en champs cultivés ».
« Si quelqu'un est malade, c'est ma responsabilité qui est en cause. Si le tribunal décide de casser l'arrêté, ce sera la responsabilité du préfet », ajoute cet élu dont le compte Twitter affiche le slogan « l'écologie a besoin de nous tous ».
Ce maire dit aussi vouloir protéger « les gens qui se promènent à pied ou à vélo le long des champs traités ». « Ils peuvent très bien longer une parcelle qui a été traitée et s'en prendre plein la figure. Aucun panneau ne les en informe », pense ce consultant en informatique, soulignant que « les salariés agricoles ont un délai d'au moins six heures, pour revenir sur un champ traité ». Le tribunal administratif de Rennes doit se prononcer dans les jours qui viennent sur un autre arrêté anti-pesticides pris à Langouët (Ille-et-Vilaine). Environ 20 maires en France ont pris à ce jour des arrêtés limitant ou interdisant les pesticides.
Commentaire de Florestan:
Ces maires de Normandie et de Bretagne ont toute notre sympathie et notre soutien!
A la veille des prochaines élections municipales, il semble évident que les questions d'environnement seront essentielles dans les campagnes électorales et un mouvement des maires anti-glyphosate faisant pression sur un gouvernement et un Emmanuel Macron qui s'en tiennent pour lors qu'à une écologie verbeuse, serait le bien venu!