Débat d'idées: GIRONDINS vs JACOBINS... Qu'en est-il vraiment au regard de l'Histoire?
Lorsqu'il s'agit de défendre, parfois bec et ongles, nos provinces et une certaine conception de la démocratie face à un état central parisien toujours tenté par le contrôle aussi général qu'inefficace, le réflexe est de ressortir la vieille querelle des Girondins contre les Jacobins, querelle qui remonte au débat fondateur et fondamental de la Révolution française entre ceux qui ont perdu l'Histoire (les Girondins) et ceux qui ont cru la gagner (les Jacobins): au coeur de cette bataille idéologique qui fit perdre leurs têtes à tous les protagonistes ou presque, la question de l'organisation d'un pouvoir réellement démocratique et mettant concrètement en oeuvre le principe de souveraineté populaire.
Bref! dans les débats de l'assemblée constituante de 1789 la question consista à définir la nature même du mandat de représentant du peuple souverain français (avec Louis XVI comme premier magistrat par droit héréditaire):
D'un côté des députés qui défendaient l'idée d'un mandat impératif limité dans le temps et dans ses objets (à l'instar d'une mission) et un poids politique égal pour chacun des 83 départements français (fédéralisme): le département de la Seine (Paris) ne devant peser qu'un 83ème du poids politique total en dépit du fait que Paris était, bien évidemment, la ville où le pouvoir politique national se trouvait concentré.
De l'autre des députés qui préconisaient un mandat permanent avec une compétence universelle quitte à prendre des distances avec les réalités perçues par les habitants qui sont restés dans leurs provinces.
On sait comment, à cause de circonstances devenues de plus en plus critiques pour l'avenir même de la France, ce débat fut tranché...
Dans le dernier numéro disponible de l'hebdomadaire Marianne (daté du 6 août 2020) on lira la mise au point suivante:
Autant on sera d'accord avec l'idée d'une "double légende noire" exposée ci-après et qui invite à la prudence dans l'utilisation des termes de "Girondins" et de "Jacobins" (conseil que nous prenons aussi pour nous-mêmes en tant que régionalistes normands), autant on ne suivra pas Hadrien Mathoux dans sa réhabilitation de Robespierre pour tenter de tenir en équilibre les deux plateaux d'une balance sanglante pour la bonne et simple raison que les députés exclus de la Convention, ces amis de Charlotte Corday qui se sont réfugiés en Normandie ou à Bordeaux (d'où le nom de "Girondins") ne sont pas responsables de la Terreur.