V'la qu'arrive en Normandie le cheval cloné
Ma première réaction à l'arrivée en Normandie de l'étalon cloné fut de me demander à quoi cela pourra servir sinon à faire du fric. Les barres d'obstacles sur les CSO seront sautées par le même cheval cloné à multiple reprises, seul le cavalier fera la différence alors... d'où l'utilité de cloner le cavalier champion du moment s'il ne peut se reproduire naturellement car castré trop jeune comme pour le fameux cheval cloné au repos en Allemagne.
Après le nucléaire, les OGM, les risques classés SEVESO, la méningite, voici qu'arrive le produit du clonage en Normandie. L'info pourrait donner envie à certains politiciens de se clo(w)ner de leur vivant, s'ils ne l'ont pas déjà fait ! Mais accepteront ils pour cela de se faire castrer voire stériliser pour ces dames, car c'est là une excuse facilement invoquée par le scientifique cloneur. YES, WE HAVE A CLONER IN NORMANDY!
Non, ne coupez pas...
Quand à moi je vais réfléchir à l'utilité de cloner notre Duc et tous les illustres normands puis inventer un procédé de déclonage, fort utile à l'avenir.
Michel H. A. Patin
Issu du clonage son arrivée risque de relancer la polémique.
Il n'est pas très grand. Il a l'oeil vif et une jolie robe alezane. Bien planté sur ses quatre membres, il ne manque visiblement pas de caractère. E.T Cryozootech a fait ses premiers pas, hier midi, dans la cour du Haras des Cruchettes au Ménil-Vicomte, dans l'Orne. Ce n'est pas un extraterrestre, mais presque.
Le jeune étalon d'à peine trois ans est le clone génétique du champion international de sauts obstacles E.T FRH. Double leader mondial, sélectionné olympique, cent vingt fois appelé sur le podium en huit ans, le cheval monté par l'Autrichien Hugo Simon a connu une brillante carrière jusqu'en 2004. Mais castré trop jeune E. T FRH ne s'est jamais reproduit. Âgé de 22 ans, il coule une retraite paisible en Allemagne.
En quête de chevaux d'exception pour développer sa technique de clonage, Eric Palmer, ancien directeur de recherches à l'Inra de Tours, a proposé de réaliser une copie génétique. Un projet qui a enflammé le monde hippique à l'époque. Question d'éthique pour certains, problème d'élevage pour les autres. Les Normands, attachés à la sélection naturelle qui a fait leur réputation, ont aussi fait entendre leur opposition.
200 000 € le clonage
Eric Palmer et ses associés se sont donc tournés vers les États-Unis où le clonage est moins contesté. « L'embryon a été confié à une jument porteuse. Une Quarter horse », explique le patron de la société Cryozootech. Le poulain a vécu les premières années de sa vie au Texas. « Il est arrivé en Europe depuis six mois. Dans la région de Lyon, tout d'abord, où nous l'avons choyé comme un joyau, puis en Belgique où nous l'avons progressivement adapté à ses congénères. Un cheval cloné, c'est un peu comme un poulain orphelin. »
Les spécialistes jureront qu'il est un peu jeune pour être reproducteur. « Pas du tout, rétorque Eric palmer. Il possède le même capital génétique qu'E. T FRH. Tous ses descendants auront les mêmes qualités. » La mission est confiée à Marc Spalart de la société Amelis Equitechnic qui va le transférer, à Corbon dans le pays d'Auge. Éric Palmer parle d'une première année de tests. « Moins de trente juments devraient être inséminées en sperme frais. »
E.T Cryozootech n'est pas le seul étalon cloné par la société d'Eric Palmer. Un autre cheval de prestige, Quidam de Revel possède lui aussi son double, Paris-Texas. Au repos dans les écuries du Danois Flemming Velin, il est âgé de 4 ans et ne s'est, officiellement, jamais reproduit. Quant au coût de l'opération. « Si, on me demande aujourd'hui de cloner un cheval, je facturerais 200 000 € », indique Eric Palmer.
Jean-Pierre BUISSON OF: 17.03.2009