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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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15 mars 2016

ROUEN: COLLOQUE "REINVENTER LA SEINE"... Ou le mascaret de l'esbroufe!

Lundi 14 mars 2016, à Rouen, s'est tenu un colloque public avec la présence de presque tous les grands élus concernés au sujet de l'avenir de la Seine. Réunion d'importance puisque Anne Hidalgo, la maire de Paris a fait l'effort de condescendre à venir en aval de la capitale... à Rouen, la métropole normande (et surtout pas d'autre chose!).

Au programme, le programme "réinventer la Seine", initiative officiellement inscrite au CPIER Vallée de la Seine, qui, partie au début de cette année de l'hôtel de ville de Paris, descend avec nonchalance, le cours du grand  fleuve capétien et normand, tel un grand chaland aux belles idées qui cherchent un... financement.

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Et c'est, bien entendu, là que l'on risque l'échouage dans un méandre puisque le mascaret de l'esbroufe a, de nos jours, remplacé le flot puissant de jadis!


 Bien entendu, le quotidien normand on ne peut plus bien nommé "Paris Normandie" embouche puissamment les trompettes de la Renommée (avec, néanmoins, un contrechant proposé par votre serviteur...)

http://www.paris-normandie.fr/detail_article/articles/5308053/accueil/l-appel-a-projets-reinventer-la-seine-lance-hier-a-rouen#.Vuey6H3fvMK

L’appel à projets « Réinventer la Seine » lancé hier à Rouen

Anne Hidalgo venue “Réinventer la Seine” à Rouen

Perspectives.

En lançant l’appel à projets « Réinventer la Seine » avec de multiples partenaires, parmi lesquels Haropa - Ports de Paris Seine Normandie, les élus de Paris, de Rouen et du Havre veulent inviter des architectes, des urbanistes, des acteurs de la vie économique et culturelle, et tous ceux qui le voudront bien, à se constituer en équipes pluridisciplinaires pour imaginer de nouveaux usages et aménagements, de nouvelles fonctions au fleuve. Une quarantaine de sites ont été sélectionnés pour être livrés à leur créativité, qu’ils espèrent bouillonnante.

Que faut-il réellement attendre de l’appel à projets « Réinventer la Seine » lancé hier en grande pompe par les élus de Paris, de Rouen et du Havre, et par François Philizot, délégué interministériel au développement de la Vallée de la Seine ?

« Des initiatives pleines d’énergie, d’imagination et de créativité», répond Anne Hidalgo, venue présenter cette démarche bâtie sur le modèle de « Réinventer Paris » qui a généré, si l’on en croit son adjoint chargé du dossier, plus de 800 déclarations d’intérêt, plus de 350 projets supportés par des investisseurs « du monde entier» et 22 finalistes dans autant de sites soumis à l’examen.

« Des ambitions, des idées nouvelles pour des enjeux forts en matière de développement économique, d’amélioration du cadre de vie et de protection de l’environnement», selon le maire de Rouen, Yvon Robert, parlant d’un territoire qui « redécouvre la chance d’être traversé par la Seine».

(Commentaire de Florestan: Paris prend l'initiative et le maire de Rouen suit... Il est vrai que remonter la Seine vers Paris demande plus d'efforts que de se laisser porter par le courant!)

La reconquête du fleuve

« Une volonté de reconquête, un nouvel élan, un bel horizon», estime Frédéric Sanchez, le président de la Métropole Rouen Normandie qui accueillait ce lancement dans le hangar 106 - « lieu dédié à une jeunesse créative qui nous tourne vers l’avenir» - où il manquait des chaises pour accueillir la foule des acteurs du monde économique et politique venue assister à l’événement. Témoin de l’intérêt, ou pour le moins de la curiosité, que cette initiative suscite.

« L’émergence de nouvelles idées, de fonctions auxquelles nous n’aurions pas pensé et la possibilité d’aller plus loin et plus vite», répond à son tour le député-maire du Havre Édouard Philippe, qui ne veut pas seulement réfléchir en termes d’aménagement du territoire, mais aussi de développement du fret, de mise en place d’une politique industrielle « qui crée des emplois», et d’initiatives dans le domaine du logement, de l’innovation et « de la beauté».

(Commentaire de Florestan: on aimerait plutôt qu'Edouard Philippe fût réellement à la tête d'un véritable lobby normand pour défendre l'Axe Seine face à la concurrence future du canal Seine Nord Europe)

À son tour, François Philizot parlera « d’harmonie», de diversité des richesses de l’Axe Seine, de qualité de l’aménagement urbain, ainsi que de la nécessaire « cohésion» entre tous les acteurs de cette Vallée de la Seine parfois malmenée, tant sur le plan industriel qu’environnemental, où la sphère publique lance un appel à la sphère privée pour l’aider à mettre en œuvre une politique innovante de valorisation et de réinvention des usages du fleuve.

(Commentaire de Florestan: l'Axe Seine est un impensé. Celui qui consiste à ne pas vouloir voir qu'il ne s'agit que de la Normandie utile à la région parisienne, dans son prolongement. La Normandie? Connais pas!)

Pour Anne Hidalgo, qui « ne veut pas opposer vision stratégique globale et qualité de vie», il s’agit tout de même de permettre au Grand Paris, « plutôt bien placé dans la compétition internationale des grandes métropoles», de rester dans la course en s’ouvrant plus largement un accès à la mer comme le préconisait en 2008 l’urbaniste Antoine Grumbach, et avant lui Napoléon qui déclarait déjà « Paris, Rouen et LeHavre ne forment qu’une seule ville dont la Seine est la grande rue». Selon elle, l’appel à projets « Réinventer la Seine » doit être « un accélérateur» pour des réalisations qui deviendront effectives. Pour preuve, les idées formulées lors de « Réinventer Paris » « en sont au stade du permis de construire».

(Commentaire de Florestan: ce recours systématique à cette citation célèbre du grand homme petit corse relève de l'escroquerie intellectuelle si l'on veut bien en restituer le contexte historique. Cette phrase, le Premier consul Bonaparte l'aurait prononcée le 7 novembre 1802, lors d'une inspection du port du Havre, dans le contexte plutôt catastrophique pour l'économie maritime normande d'une reprise de la guerre séculaire contre l'Angleterre avec la rupture de la Paix d'Amiens de 1797 et le projet grandiloquent d'une nouvelle invasion de l'Angleterre. Que les choses soient claires! Dans les 500 dernières années de l'Histoire de la Normandie, il y eut deux paramètres MAUDITS pour les Normands:

1) Quand le pouvoir central parisien s'est obstiné à faire la guerre aux Anglais de Louis XIV à Napoléon 1er, ruinant, de fait, l'économie maritime normande en transformant durablement la Manche en zone de guerre...

2) Quand le pouvoir central parisien décide de se mêler directement de nos affaires normandes!

Le cauchemar dont rêvait Napoléon en 1802, la Seconde Guerre Mondiale, la Libération tragique de 1944 et les années qui suivirent, l'ont réalisé!

Quant au oiseau de mauvais augure Grumbach, rappelons qu'il a prophétisé dans un entretien de la Tribune du 3 décembre 2015 que la Normandie pourrait être, à terme, fusionnée avec la région parisienne!)

http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/paris-rouen-le-havre-une-seule-ville-reliee-par-la-seine-532382.html

Pour l’heure, le calendrier établi prévoit que la quarantaine de sites retenus - 23 à Paris, 10 dans la métropole rouennaise et 9 au Havre - seront étudiés en deux vagues, et feront l’objet de délibérations finales du jury au printemps 2017 pour l’une, fin 2017 pour l’autre. « Il est susceptible d’adaptations selon le partenaire public porteur du site», précisent toutefois les promoteurs de cette opération, au nombre desquels Haropa - Ports de Paris Seine Normandie, évidemment concerné au premier chef par tout ce qui se passe sur et aux abords du fleuve. Si ce calendrier était respecté, les premières réalisations pourraient concrètement être lancées avant la fin de la décennie. Pour peu que les financements, sur lesquels les élus « ne doutent pas de la capacité de l’axe Seine à mobiliser des investisseurs du monde entier», soient effectivement au rendez-vous.

(Commentaire de Florestan: "la grosse blague"!)

«Libérer l’imagination»

Les riverains du fleuve assisteront alors à la transformation de sites avec l’émergence de nouveaux types de bâtiments visant à « ouvrir les ports sur la ville», « repenser les activités économiques et logistiques du fleuve pour les rendre plus hybrides», « renforcer son attractivité par de nouveaux types de commerce - marchés flottants, magasins éphémères - et des événements culturels, artistiques et sportifs», ou encore « mieux connecter les différents territoires de l’axe Seine grâce à des projets multisites et de nouveaux modes de transports de personnes et de marchandises», pour ne citer que quelques-unes des directions fléchées dans le dossier de présentation.

(Commentaire de Florestan: Libérer l'imagination des Parisiens et la faire financer par les Normands? Il devient urgent de repenser le pilotage et, partant, le financement de cette initiative!)

Autant dire que tout est fait (sic!) pour ouvrir au maximum le champ des possibles et permettre aux candidats de « libérer leur imagination». En agissant ainsi, les acteurs de cet appel à projets peuvent espérer moissonner d’autres idées pour d’autres sites. Engageant peut-être une nouvelle étape de la longue « reconquête» d’un fleuve dont l’importance vitale pour la région (commentaire de Florestan: LAQUELLE?) est désormais exprimée avec force.

Franck Boitelle

f.boitelle@presse-normande.com

La vidéo est à voir sur paris-normandie.tv

« C’est un projet, une œuvre collective »

François Philizot est le délégué interministériel au développement de la Vallée de la Seine.

(Commentaire de Florestan: François Philizot est surtout le bonimenteur officiel...)

Qu’est-ce qui a présidé au choix des sites inscrits dans cet appel à projets?

 François Philizot : « Notre volonté a été de couvrir les différents territoires et d’offrir une diversité de sites. Nous cherchons ainsi à ouvrir au maximum le champ des possibles et de montrer tout ce qu’on peut faire sur ou autour de la Seine. C’est par exemple le tourisme et le développement des croisières au Havre, mais aussi l’enseignement supérieur et les espaces naturels. A Paris nous jouons sur cette diversité également entre d’anciens sites industriels, une partie du plan d’eau ».

(Commentaire de Florestan: on savait déjà la Normandie réduite à un tuyau, on découvre qu'elle est aussi un plan d'eau... devant le gabion parisien?)

Que sera-t-il demandé aux candidats?

 « Nous souhaitons qu’il s’agisse d’équipes pluridisciplinaires, qui travaillent ensemble, en cohérence. Il faudra aussi que le porteur de projets nous présente un modèle économique, un projet financé. Pas nécessairement avec des crédits souscrits auprès des banques, mais avec un modèle de financement qui fonctionne. Là aussi, c’est un travail collectif ».

(Commentaire de Florestan: peut-on avoir recours à kisskissbankbank?)

Pour les élus également, c’est une œuvre collective?

« En effet, c’est une démarche qui ne peut vivre que de l’engagement de l’ensemble des collectivités. Nous avons la chance, sur la Seine, de disposer d’un chapelet de villes, si l’on peut s’exprimer ainsi, qui en font la force et le rayonnement. Je note aussi la volonté des ports d’être des acteurs de cette transformation ».

(Commentaire de Florestan: et avec son chapelet de villes, la Normandie pourra prier avant qu'elle ne disparaisse si l'on en croit le prophète Grumbach!)

Propos recueillis par F. B.

Les échos du colloque
  •  Face caméra. Anne Hidalgo, maire PS de Paris, s’est confiée hier après-midi à la caméra de paris-normandie.tv. Elle évoque notamment les enjeux de l’axe Seine. «C’est un très très joli moment», dit-elle. A voir sur paris-normandie.tv.

          (Commentaire de Florestan: les Parisiens en vadrouille trouvent toujours la Normandie très belle!)

  • Sarcasme. L’axe Seine n’a pas manqué hier de faire sourire (jaune ?) le président du conseil départemental de l’Eure. «Ces vingt dernières années, tout le monde se foutait éperdument de la Seine, lance Sébastien Lecornu. À l’exception d’Antoine Rufenacht (LR) et, il faut le reconnaître, de l’ancien président de la Région Haute-Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol (PS), qui ont montré leur intérêt pour son développement économique et territorial, tout le monde découvre l’axe Seine aujourd’hui. J’attends de voir combien de millions d’euros seront annoncés ce lundi», ironisait hier Sébastien Lecornu, qui voit le fleuve passer sous ses fenêtres euroises et vernonnaises. Un Sébastien Lecornu qui n’a pas attendu cette réunion pour porter des projets autour de la Seine. Et qui n’a pas reçu de bristol pour « Réinventer la Seine », nom donné à cette réunion déterminante...
  • En commun. Hervé Morin n’était pas présent hier. Mais le président de la Région Normandie avait pris soin de faire savoir qu’à ses yeux, le projet axe Seine est «en panne». Pour tenter de le faire redémarrer, il a annoncé dimanche qu’il allait prendre contact avec son homologue d’Ile-de-France, Valérie Pécresse, afin d’engager «une démarche commune auprès de l’État sur la base de projets recentrés autour des fondamentaux de l’axe Seine».

  (Commentaire de Florestan: on pourra comprendre l'absence d'Hervé Morin, président de la Normandie et peu  désireux de cautionner, par sa présence, une telle mascarade. Mais le symbole est négatif: les absents ont toujours tort surtout au moment où la Normandie doit agir au lieu d'être... agie!)

Le calendrier
  •  Première vague

- mai 2016 : lancement opérationnel de l’appel à projets

- mai à août : élaboration de la manifestation d’intérêt

- rentrée 2016 : remise de la manifestation d’intérêt par les porteurs de projet

- hiver 2016 : comité de sélection

(Commentaire de Florestan: qui siégera dans ce comité de sélection?)

- fin 2016 – début 2017 : élaboration d’une offre définitive par les porteurs de projet présélectionnés

- premier trimestre 2017 : remise de l’offre définitive

- printemps 2017 : jury final

  •  Deuxième vague

- octobre 2016 : lancement opérationnel

- fin 2016 à début 2017 : élaboration de la manifestation d’intérêt

- été 2017 : comité de sélection

- été à la rentrée 2017 : élaboration d’une offre définitive

- fin 2017 : jury final

(Commentaire de Florestan: qui siégera au jury final? Antoine Grumbach et consorts ou les représentants des citoyens normands?)


 Voilà pour la propagande officielle... Maintenant, passons aux choses sérieuses, à savoir le point de vue critique indispensable à une information pluraliste à destination des citoyens Normands désireux d'être informés de ce sujet essentiel pour l'avenir même de la Normandie:

  • Tout d'abord, voici le point de vue à brûle pourpoint de l'un de nos lecteurs fidèles qui était présent ce lundi 14 mars 2016 au Hangar 106 à Rouen:

Bonjour!

"Vous noterez l'absence du sénateur Revet, qui, présent, au premier rang des participants était placé à 10 places de Madame Fourneyron ou inversement. Leur absence de contacts à cette réunion en dit long sur l'approche et sur le resultat de leur mission bidon. (ndlr: M. Revet et Mme. Fourneyron doivent rendre un rapport parlementaire commun sur l'attractivité des grands ports de la Basse Seine normande pour le 22 mars prochain).
"En tous cas, cet article de Paris-Normandie souligne la nécessité d'une presse pluraliste quand on le compare à la lecture de Normandiexxl sur le sujet.


"Tout au long des bavardages entendus, il n'a été question que de la confusion entre Vallée de la Seine de Paris au Havre et l'Axe Seine. Seul le géographe François  Gay, au nom de la revue Etudes Normandes, a posé la question aux intervenants en soulignant que pour les Normands, l'axe Seine était indissociable de la Baie de Seine. M. Philizot a botté en touche, comme ses collaborateurs l'ont fait à  une question identique de François Gay à  l'occasion d'une réunion du groupe de travail attractivité du conseil consultatif de développement de la Métropole.

"Je vous laisse le soin de tirer votre conclusion de cette opération de communication et de détournement des véritables sujets importants pour la Normandie.
"Nous assistons à  une multiplication, à une cadence de plus en plus soutenue, de ces lachers d'écrans de fumée dont l'objectif est de détourner les Normands de la destinée qu'ils veulent conduire pour la Normandie. La Normandie ne doit plus être le laboratoire des essais de Paris pour relancer un jacobinisme dont nous avons suffisamment souffert."

"Voici mon éclairage matinal de cette affaire qui va se réitérer aujourd'hui sur la culture. Il est fort à parier que ce sera une louange de la culture hors sol."

  • Enfin, on lira avec intérêt le compte-rendu proposé par Ginette Bléry pour la feuille d'informations "Normandie XXL":

http://www.normandiexxl.com/article.php?id=1368

idées


Un traitement des verrues en guise d’Axe Seine

Dernière mise à jour 14/03/2016 François Philizot, Edouard Philippe, Anne Hidalgo, Frédéric Sanchez

Idées. On attendait beaucoup de la réunion du 14 mars au Hangar 106 à Rouen, joliment nommée « réinventer la Seine » tout l’aréopage concerné par le sujet était là : Anne Hidalgo, Maire de Paris, Frédéric Sanchez, Président de la Métropole Rouen Normandie, Edouard Philippe, Maire du Havre et Président de la Communauté de l’Agglomération Havraise, et François Philizot, Préfet Délégué interministériel au développement de la Vallée de la Seine. La salle du 106 était bien remplie.

Il s’agissait de la présentation d’une technique moderne « d’appel à projets » on aborde cela de manière positive en disant que plus on est, plus on a d’idées. De surcroît, on annonce de la sorte des coopérations Publics / Privé, on fait phosphorer de multiples personnes et on satisfait à la démocratie participative. D’une manière un peu critique, ces appels à projets ne sont ils pas un camouflage pudique du manque d’idées et d’ambitions de la puissance publique ?

Quoiqu’il en soi, il était intéressant de savoir en quoi consisterait les propositions de chaque personne susnommée, le représentant de l’Etat (ndlr: François Philizot) a évoqué « la recherche de l’harmonie pour toute la vallée de la Seine », Frédéric Sanchez a rappelé que « 8.000 emplois industriels avaient été détruits sur 30 ans et qu’il faut inventer les nouveaux usages de la Seine au 21ème siècle » quant à Anne Hidalgo elle a repris les idées du « Grand Paris jusqu’à la mer, de la Seine accélérateur de croissance ». On ne manqua pas d’évoquer de nombreuses fois le projet d’Antoine Grumbach présent dans la salle dont le projet Seine Métropole est resté dans les limbes depuis plus de 10 ans. Seul Edouard Philippe est sorti un peu du rail de l’évocation radieuse des lendemains qui chantent (on ne sait pas pourquoi) pour rappeler : « la désastreuse situation ferroviaire pour les passagers, l’échec du transport multimodal avec les carences du fret et ses inquiétudes sur l’électrification de la ligne de Serqueux. »

Une salle bien pleine

Ce qui devait être le plat de résistance vint après avec la présentation d’un certain nombre de sites situés tout le long de la Seine et qui seront l’objet de l’appel à projet. Certains sont de lieux laissés complètement en déshérence par la puissance publique notamment à Paris comme l’usine des eaux d’Ivry sur Seine ou la halle du Rouvray ancienne usine dans le 19ème arrondissement, pour Rouen on évoque le hangar 105 pour qu’y soit construit un site emblème de la ville ou l’aménagement de l’espace Jacques Anquetil à l’Ile Lacroix Oceades. Au Havre, le quai Southampton et on voudrait surtout transformer la pointe de Floride pour qu’elle constitue un accueil digne pour les bateaux de croisière. Il y a aussi le souhait d’utiliser les bassins du côté de Vauban pour des constructions destinées aux étudiants, car Le Havre veut développer son activité universitaire. A Poses, Bernard Leroy, Président de la Communauté d’Agglomération Seine Eure aimerait que la base de loisirs du lac du Mesnil puisse proposer un hébergement de qualité…

Nul doute que des architectes et des entreprises proposeront des solutions imaginatives pour tous ces lieux parfois même remarquablement situés comme le quai Montebello, à Paris juste en face la cathédrale Notre Dame.

Mais où est l’esprit d’aménagement du territoire dans tout cela ?

Où est la vision d’ensemble d’une Normandie qui se structure autour d’un Axe Seine qui doit déborder largement sur les terres et prendre en compte toute sa façade maritime ?

A cela, s’ajoute un manque criant d’argent, là où on attendait l’annonce d’un plan d’investissements significatifs il faut se contenter de celle que la Caisse des Dépôts acceptait de participer au projet. A quelle hauteur ? Dans quelles conditions ? On assiste à un saupoudrage de petites interventions sans cohérence les une avec les autres.

Les orientations des sites à transformer sont le plus fréquemment tournées vers les loisirs ce qui n’a pas manqué d’émouvoir Arnaud Dauxerre qui, chez Chapelle Darblay, travaille avec les syndicats pour mettre sur pied de nouvelle activités qui compenseront l’arrêt d’une machine à papier.

Il rappelle les souffrances des industries de la région (Vallourec – Schneider) et argumente: « on souhaite un fleuve nourricier, aidez-nous à faire en sorte que l’activité économique soit importante, j’aime beaucoup les loisirs mais si l’industrie n’est pas là, il n’y aura pas de loisirs. » (Applaudissements de la salle). A cet appel il fut répondu « usine compacte, fabrication en 3D, nouveau paradigme économique »A voir trop loin on se prend souvent les pieds dans le tapis !

Mais quand nous proposera-t-on vraiment une politique de l’Axe Seine qui prenne le sujet dans sa globalité ?

Hervé Morin, dans un récent communiqué de presse rappelle que quasiment aucun des grands chantiers préconisés dès l’origine ou proposés par les rapports Rufenacht ou Attali n’ont véritablement été mis en œuvre. Il constate ce que nous ne cessons d’écrire : « la délégation à la Vallée de la Seine est réduite à « peau de chagrin » et le CPIER constitue un « vaste contrat fourre-tout » alors qu’un programme d’aménagement d’intérêt national serait nécessaire »  Quant aux chantiers annoncés tout semble enfoui dans les archives : Quid, par exemple, du chantier de l’investissement et de l’emploi, avec l’édification de plateformes logistiques maillant le territoire de la mer à la capitale ? Que devient par ailleurs le chantier du développement durable, dont l’objectif est de favoriser la production de denrées en circuit court grâce à la proximité avec des zones agricoles  préservées ? Qu’est-il advenu du chantier du tourisme misant sur les formidables richesses naturelles, patrimoniales et culturelles de la Vallée de la Seine?

Hervé Morin va proposer à la Présidente de la Région Ile de France : « de relancer ce dossier en effectuant une démarche commune auprès de l’Etat sur la base de projets recentrés autour des fondamentaux de l’Axe Seine à savoir éviter que Paris ne soit marginalisé, que la Normandie puisse pleinement profiter de cet axe stratégique et que la France retrouve son rang de puissance maritime mondiale et par là-même, demeure une grande puissance économique durable. » Alors tournons nous vers le poète Paul Valéry et répétons comme un mantra :

"Patience, patience dans l’azur, chaque atome de silence est la chance d’un fruit mûr".

Ginette Bléry


 

  •  Lire aussi le compte rendu donné par Xavier Oriot pour Ouest-France: confirmation que la Normandie est... off shore!

R_inventer_la_Seine_OF

 

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C
Réinventer la Seine: une "barge" pour surfer sur le mascaret de l'esbroufe? <br /> <br /> <br /> <br /> https://barge.mobi/
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