La COUR itinérante des PLANTAGENETS en Normandie au XIIe siècle
Nous signalons à nos lecteurs férus d'Histoire normande la diffusion d'un beau documentaire historique dans le cadre de l'émission "la Fabrique de l'Histoire" sur les ondes de France Culture ce mardi 17 janvier 2017:
Un documentaire d'Emmanuel Laurentin et Séverine Cassar sur les traces de Henri Ier, Henri II et Aliénor d'Aquitaine, Richard Cœur de Lion.
• Crédits : PHOTO JOSSE / LEEMAGE - AFP
Il fût un temps, entre la conquête de l'Angleterre en 1066 par Guillaume le Bâtard - devenu ensuite le Conquérant- et la défaite des troupes de Jean sans terre à Château Gaillard en 1204, où les souverains d'Angleterre (Henri Ier, Henri II et Aliénor d'Aquitaine, Richard Cœur de Lion ...) parcouraient chaque année ou presque leurs territoires continentaux de la Normandie au Poitou, du Maine à l'Aquitaine.
Leur cour était mouvante et cheminait au gré des envies du roi, de résidences de chasse en châteaux , d'abbayes en palais civils. En compagnie de l'historienne Fanny Madeline, qui a consacré sa thèse à l'Empire Plantagenêt, nous empruntons une partie des routes qu'ils ont parcourues dans leur territoire normand. Nous partons de Barfleur, à la pointe du Cotentin, d'où partaient et arrivaient la majeure partie des expéditions entre Angleterre et continent, rejoignons ensuite Bur-le-Roi, près de Bayeux, où se tenait une des résidences de chasse d'Henri II, filons vers le château de Caen , siège de l'institution administrative de l'Echiquier normand, avançons vers l'abbaye du Bec-Hellouin avant de terminer notre périple à Château-Gaillard, dont la prise signa la fin de la Normandie anglaise.
Consultez la carte qui retrace la balade radiophonique
• Crédits : Radio France
En compagnie d'historiens spécialistes de ces lieux et de Fanny Madeline, nous tentons de rendre les multiples buts de cette cour itinérante, destinée à la fois à calmer ou rassurer les vassaux du roi, entretenir une sociabilité de banquets et de fêtes, faire la guerre avec le royaume de France ou assurer le salut de son âme par la prière et les donations aux institutions ecclésiastiques.
Avec Fanny Madeline, Julien Deshayes, Hubert Sainte-Beuve, Laurence Jean-Marie, Jean-Marie Levesque et frère Paul Emmanuel, abbé du Bec Hellouin
Voir aussi l'excellente page de l'historienne médiéviste d'origine caennaise Laurence Jean-Marie sur le site Internet du Centre Michel Boüard CRAHAM de l'université de Caen:
Laurence Jean-Marie s'est spécialisée dans la tâche de faire connaître la riche histoire de la Normandie maritime au Moyen-âge...
http://www.unicaen.fr/craham/spip.php?article1018
Haut lieu de la Normandie Plantagenêts, le Mont Saint Michel, notamment sous l'abbatiat de Robert de Torigny. Un important chantier de restauration va prochainement débuter au Mont avec la restauration du cloître construit au XIIIe siècle au début de la Normandie française et capétienne avec de la pierre de Caen et du marbre anglais pour les colonnes. Avec une disposition en quinconce très légère et résistante qui annule les angles pour transformer le carré du jardin terrestre en cercle du paradis céleste évoqué par la sculpture foisonnante de fleurs des écoinçons...
- Les travaux vont durer un an au cloître de l'abbaye du Mont-Saint-Michel. | Ouest-France
Construit au sommet de l’abbaye, le cloître du Mont-Saint-Michel va être en travaux pendant un an. Un chantier historique, ouvert au public, dans un endroit fabuleux.
Le cloître de l’abbaye du Mont-Saint-Michel, un chef d’œuvre du XIIIe siècle, est en travaux pour un an.
Les années ont affaibli les colonnettes, taillées dans le calcaire coquillé et le poudingue pourpré de Lucerne, une roche utilisée lors de restaurations. Plus urgent encore, l’étanchéité de la dalle qui supporte le jardin n’était plus parfaite. « Nous avons constaté des infiltrations dessous, dans la salle des chevaliers », indique Xavier Bailly, administrateur du lieu.
Le jardin du cloître est situé au-dessus de la salle des chevaliers. Son système de drainage sera refait pour assurer son étanchéité. | Ouest-France
Le système de drainage du jardin va être refait. Les dalles des galeries, soulevées et numérotées, seront reposées après décaissement du sol, pour en abaisser le niveau de 25 centimètres.
Les colonnettes et les sculptures seront nettoyées et consolidées. La charpente lambrissée va être traitée.
« Ce cloître du XIIIe siècle, construit entre ciel et terre, est unique en son genre. Sa restauration n’a pas d’équivalent dans le monde. C’est un truc fabuleux », s’émerveille Xavier Bailly, l’administrateur du Mont-Saint-Michel.
"Ce chantier est unique au monde", vante Xavier Bailly, administrateur de l'abbaye du Mont. | Ouest-France
Le coût du chantier est de 2,2 millions d’euros. Plusieurs mécènes (la French heritage society, une association américaine ; la Florence Gould foundation ; le Crédit agricole ; Tricots Saint-James) vont participer financièrement.
Le Centre des monuments nationaux a aussi lancé une souscription sur sa plateforme de dons en ligne. Les visiteurs peuvent aussi faire un don de quelques euros sur les deux bornes sans contact installées à l’abbaye.
Dans un autre domaine et sur une époque plus ancienne et fondamentale quant à la geste normande, on vous signale cette initiative prise par le "Clan Kjarrborg" une équipe de reconstitueurs "vikings" dans le Nord Cotentin: la démarche scientifique peut aussi prendre les chemins passionnants de l'expérimentation concrète des situations, des usages, méthodes et matériaux utilisés par les Hommes du Nord dans une démarche assumée et encore pionnière en France d'"histoire publique"...
Neuf Vikings ont parcouru 18 km de chemins et landes, hier samedi, entre Biville et la Baie d’Ecalgrain, dans la Hague, pour tester les tenues scandinaves du Xe siècle qu’ils ont confectionnées en puisant dans les sources historiques.
Neuf Vikings ont été aperçus dans les landes de la Hague, hier, cheminant d’un bon pas vers le nord.
Ils n’ont pas laissé leur drakkar sur la grève à Vauville, d’où ils sont partis presque à l’aube. Bien qu’armés, ils n’ont pas escaladé la lande pour piller le sanctuaire de Biville dominant la mer. Les neuf Vikings qui cheminaient hier le long des côtes de la Hague étaient pacifiques.
« Il s’agit de participer à une reconstitution et de valider nos recherches en situation dans une configuration sportive » explique Fabien Coquet, entraîneur en combat viking. Tous habillés de laine, de lin et de cuir et chaussés de cuir, dans des costumes qu’ils avaient eux-mêmes fabriqués avec la volonté d’être au plus près du quotidien des Vikings, ils ont affronté sur 18 km le fort vent froid qui balayait la pointe de la Hague.L’étanchéité n’a pu être testée, faute de pluie, ce que personne ne semblait regretter. Pour le reste, la conclusion à mi-parcours était entendue. « La laine fait bien isolant thermique et le lin coupe bien le vent. Nos amis scandinaves pouvaient facilement se déplacer. »
Claire n’a partagé que partiellement ce point de vue masculin. « C’est compliqué d’être en robe et de marcher. Je porte une sous-robe, une robe en laine, un pantalon, un tablier, un chaperon, un autre manteau. C’est lourd. Ça le fait parce qu’on est tous ensemble et que le temps est vivifiant. » Heureusement, le pique-nique a permis de reprendre des forces. Il était, bien entendu, constitué de viande séchée, de poisson salé et de lait de chèvre.
Le clan Kjarrborg est une section de l’Association sportive d’Hainneville. « Elle a un double objectif : la pratique des armes anciennes (nous sommes d’ailleurs affiliés à la Fédération française des arts martiaux historiques européens) et la reconstitution historique en se rapprochant le plus fidèlement de l’époque de l’ère viking» indique Vincent Despierres, président de l’association.
Cette reconstitution, « c’est un travail pointilleux, exigeant où l’on est amené à croiser les sources, les lectures et les informations. Nous ne faisons pas de l’évocation mais de la reconstitution. Tout au long de l’année, nous participons à des fêtes et marchés médiévaux et sommes présents à des rendez-vous annuels comme celui du château de Pirou. »