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L'ETOILE de NORMANDIE, le webzine de l'unité normande
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14 janvier 2019

Après Barbey d'Aurévilly... Quand l'un des plus vieux châteaux de Normandie sert de prétexte littéraire à Michel Houellebecq

Le château d'Olonde, dans la Manche, vous connaissez?

Non loin de Portbail, sur la magnifique côte ouest du Cotentin, se trouve le manoir d'Olonde, ou dumoins, ce qu'il en reste, établi depuis le XVe siècle sur l'un des plus anciens sites fortifiés de la Normandie médiévale puisque dans les soubassements des actuels bâtiments, on trouve encore les épais murs d'un grand donjon carré remontant, peut-être au Xème siècle et la fondation du duché de Normandie.

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Ce château dont les ruines mélancoliques invitent immédiatement à l'imagination avait frappé le grand écrivain normand Jules Barbey d'Aurévilly qui en fit le lieu de l'une de ses intrigues romanesques les plus noires, "une histoire sans nom" (1882)...

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http://remparts-de-normandie.eklablog.com/les-remparts-d-olonde-manche-a138545264

Voir aussi:

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Dans "Sérotonine", son dernier roman événement, l'écrivain Michel Houellebecq qui ne manque pas de lettres, s'est emparé de ce haut-lieu littéraire "aurévilien" mais aussi de ce haut-lieu historique normand comme symbole d'un monde très ancien et révolu face à la modernité... Si l'on en croit l'analyse plutôt pertinente à lire ci-dessous:

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Quand Michel Houellebecq rejoint les positions de la Coordination rurale

(Commentaire de Florestan: ... via Barbey d'Aurévilly)

Aucune surprise à ce que la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole de France, mette en exergue sur son compte Twitter le 7 janvier dernier un article signé Rosanne Ariès publié le même jour sur le site internet de l’hebdomadaire La France agricole intitulé « Le Cri de Houellebecq pour les éleveurs ». Lui-même ancien ingénieur agronome, le romancier prend clairement parti dans son nouveau roman, Sérotonine, pour les éleveurs français menacés de disparition par la politique de libre-échange de l’Union européenne et le système de la grande distribution.

 Fondée en 1992, proche de la droite souverainiste et présidée depuis 2010 par Bernard Lannes, la Coordination rurale s’est progressivement affirmée dans les urnes lors des élections aux chambres d’agriculture comme la principale opposition à la toute puissante FNSEA, bien implantée au sein des institutions de Bruxelles. En 2013, elle avait obtenue 20,49 % des suffrages et la présidence de trois chambres d’agricultures : le Calvados, le Lot-et-Garonne et la Charente, cogérant avec la Confédération paysanne (gauche), la chambre départementale du Puy-de-Dôme. Rappelons que les élections 2019 aux chambres d’agricultures se déroulent jusqu’au 31 janvier.

C’est en Normandie que Michel Houellebecq situe la partie rurale de son roman, autour de la ferme d’Aymeric d’Harcourt-Olonde, hobereau désargenté depuis que cet ancien étudiant agronome brillant est devenu éleveur sur les terres familiales situées aux confins de la Manche et du Calvados. Un châtelain qui accueille le narrateur, vieil ami de l’agro passé par la firme Monsanto spécialisée dans manipulations génétiques végétales puis au ministère de l’Agriculture. Au fil des pages, Houellebecq décrypte très bien le danger que courre l’agriculture française : « Le nombre d’agriculteurs a énormément baissé depuis cinquante ans en France, mais il n’a pas encore suffisamment baissé. Il faut encore le diviser par deux ou trois pour arriver aux standards européens, aux standards du Danemark ou de la Hollande. […] Là, il y a un peu plus de soixante mille éleveurs laitiers ; dans quinze ans, à mon avis, il en restera vingt mille. Bref, ce qui se passe en ce moment avec l’agriculture en France, c’est un énorme plan social, le plus gros plan social à l’œuvre à l’heure actuelle, mais c’est un plan social secret, invisible, où les gens disparaissent individuellement, dans leur coin, sans jamais donner matière à un sujet pour BFM ».

A la fin du roman, Aymeric d’Harcourt-Olonde va prendre la tête d’une fronde des éleveurs normands initiée par la Coordination rurale et la Confédération paysanne et bloquant l’autoroute A13 au niveau de Pont-l’Evêque. Ce qui n’est pas sans rappeler les « gilets jaunes » revisités sous forme de chouannerie normande contemporaine. Et c’est ainsi que Michel Houellebecq s’invita malgré lui dans les élections syndicales agricoles !

Jérôme Besnard

(avec l’ACIP)

Michel Houellebecq, Sérotonine, Flammarion, 2019, 347 pages, 22 euros.

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Commentaires
M
Houellebecq a le pessimisme dépressif de tout bon alcoolique, le diagnostic est juste, les perspectives noircies, les éleveurs normands ont des chances à saisir pour retrouver un élevage plus sain, des exploitations moins dépendantes des fournisseurs d'aliments, une transformation plus proche des exploitations, des labels , la valorisation des paysans qui entretiennent le paysages.
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